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Le film est sous-tendu
par des tentatives de fugue qui donnent ici ou là,
l’espoir, permettant l’identification totale, l’empathie du
spectateur pour les victimes et exaltent par là même,
la Liberté comme quête, éperdue, absolue.
Une porte laissée entrouverte par une sœur distraite,
dans le jardin du couvent, en est l’illustration. Elle tente
l’une des pensionnaires qui l’aperçoit.
Mais finalement, malgré la route qui s’étend
devant elle, une voiture qui s’arrête, malgré
le vertige des champs à perte de vue, la jeune femme
rentre à nouveau. Difficile de fuir vers l’inconnu,
la clandestinité qui est un second piège… L’enfer
est donc sur Terre, dedans comme dehors, nous redit Peter
Mullan. Et l’esthétique qu’il choisit : une lumière,
des décors, des costumes sombres, le tout à
dominante marron, ne fait que renforcer cette affirmation.
A la fin, la fugue réussie de Bernadette et Rose (Dorothy
Duffy) libèrent enfin le spectateur mais pas définitivement
car le réalisateur place en épilogue de son
film, quelques phrases sur le devenir conditionné de
ces femmes : l’une divorcera plusieurs fois, l’autre,
devenue institutrice, vivra seule et la dernière, fervente
croyante, mourra jeune… Destins déterminés donc,
vies brisées pour chacune d’entre elles, enfermées
à jamais, même au-dehors, car prisonnières
dès l’enfance - de, dans leur corps, leur esprit -
d’un intégrisme chrétien qui pèse lourd
et ce, depuis des siècles…
The Magdalene sisters, de facture assez classique dans
sa mise en scène mais qui ne cède jamais à
la facilité ni à l’académisme - pas d’apitoiement,
de mélo mais une observation, un filmage toujours précis,
rigoureux et sensible des lieux, faits et comportements -
marque au plus profond car il nous tend un monstrueux miroir
et nous rappelle combien fragiles et précieux sont
la Liberté humaine et son combat, surtout quand celui-ci
se décline au féminin. Intemporel, universel
combat. Comment ne pas penser alors, à nos contemporaines
afghanes ?
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Lisez Eclipsed de Patricia Burke Brogan
(1992), une pièce de théâtre
écrite par une ancienne pensionnaire et qui
fut un succès public lors de sa sortie.
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Titre : The Magdalene sisters
Réalisateur :
Peter Mullan
Acteurs principaux :
Geraldine McEwan, Anne-Marie Duff, Nora-Jane Noone,
Dorothy Duffy, Eileen Walsh, Marie Murray, Britta
Smith, Frances Healy, Eithne McGuinness, Phyllis
McMahon…
Scénario et réalisation :
Peter Mullan
Image : Nigel Willoughby
Décors :
Mark Leese
Montage : Colin
Monie
Musique : Craig
Armstrong
Costumes : Trisha
Biggar
Maquillage : Dianne
Jamieson
Son : Colin Nicolson
Distribution des rôles :
Lenny Mullan
Productrice déléguée :
France Higson
Co-producteur :
Alan J. Willy Wands
Producteurs : Ed Guiney
et Paul Trijbits
Production : PFP
Films, Temple Films
Distribution :
Mars Distribution
Festival : Lion
d’Or - Venise 2002
Pays : Royaume-Uni
– Irlande
Sortie France :
5 février 2003
Durée :
2 h
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