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24 heures de la vie d'une femme (c) D.R.

24 HEURES
DE LA VIE D’UNE FEMME
de Laurent Bouhnik

Par Lydie FERRAN


SYNOPSIS : Au début du siècle, dans un casino de la Riviera, Marie Collins-Brown, une femme irréprochable, va vivre avec Anton, un joueur incorrigible, les 24 heures les plus intenses de sa vie. En voulant le sauver, elle s’enchaîne à un démon. Vingt ans plus tard, cette même femme qui s’était emmurée dans le silence, confie son secret à un adolescent révolté par l’inconduite de sa mère. A l’orée du troisième millénaire, l’héritier du secret, Louis, est devenu un vieil homme désabusé qui ne pense plus qu’à sa fin prochaine. Il rencontre par hasard, Olivia, une jeune fille d’aujourd’hui qui le déroute par sa beauté et sa vitalité.

En jouant sur trois époques différentes, le récit incandescent d’une passion singulière, devient l’occasion d’un voyage dans le temps. Mais c’est aussi un jeu de miroir qui nous renvoie une image éternelle de la folie amoureuse : pour trouver ce que l’on cherche, il faut savoir se perdre.

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L’EXCUSE DE LA PREMIERE FOIS

Les " 24 heures de la vie d’une femme " vues par le réalisateur Laurent Bouhnik, ne transmettent ni le frisson ni la folie de la passion amoureuse contée par Stephan Zweig car elles jouent la carte d’une mise en scène beaucoup trop lisible et appuyée...

  24 heures de la vie d'une femme (c) D.R.

Une chose est sûre : Laurent Bouhnik n’est pas Max Ophüls. Il n’a ni la subtilité ni le raffinement du cinéaste autrichien pour saisir, par les moyens du Cinéma, l’âme, le souffle et les nuances de l’écrivain puissant et magnifique qu’est Stephan Zweig.

La réalisation de Bouhnik, hélas, surligne, appuie, paraphrase le récit de Zweig - même s’il est dit ici, très librement adapté - par son montage parallèle, ses plans serrés, une musique et des dialogues souvent lourds, inutiles, illustratifs, démonstratifs ou redondants, ne laissant aucune place à l’imaginaire du spectateur, encore moins à l’émotion pure. L’image et le son n’offrent aucune surprise et disent sans cesse la même chose, comme si le réalisateur ne faisait pas confiance à son Art ou avait peur du non-dit, du silence, du vide ; comme s’il voulait techniquement tout contrôler, tout maîtriser, sans cesse et jusqu’à l’impalpable, au lieu de laisser transpercer, venir à lui, à nous, instinctivement, la sensualité, le mystère des sentiments, le vertige de l’amour… Tout est donc trop posé, codé, comblé, lisible, premier degré.

Le choix du scénario (écrit par Gilles Taurand, le scénariste de Téchiné, entre autres), de livrer le secret de trois vies comme celui d’imbriquer passé et présent ou de mettre en miroir trois époques ainsi que des générations qui se répondent dans la recherche ou la peur de la passion amoureuse, est en lui-même intéressant mais hélas, le procédé, tel qu’il est mis en scène, ne prend pas.