SYNOPSIS :
Frank Abagnale est un drôle
de bonhomme. Tout d’abord, il a différentes identités
: il est à la fois Frank Abagnale, mais aussi Frank Williams,
Robert Montjo et Frank Adams. A seize ans, le bonhomme doit
survivre par ses propres moyens suite à la séparation
brutale de ses parents. De fait, il s’invente des diplômes
prestigieux, de nouveaux noms et change de vie comme de chemise
(il est aujourd’hui médecin alors qu’hier il était
pilote de ligne et demain il sera avocat…). Il fabrique aussi
des centaines de chèques et encaisse pour plus de 2,
5 millions de dollars à travers les Etats-Unis et dans
vingt-six pays. Qui pourra l’arrêter ? Peut-être
bien Carl Hanratty qui, dans l’ombre, le surveille, l’épie
et traque sa route. Il peut cependant toujours essayer de l’attraper… |
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UNE EQUIPE QUI
NE POUVAIT QUE GAGNER
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L’intrigue de Arrête-moi
si tu peux s’inspire de l’histoire vraie de Frank W. Abagnale,
ancien escroc qui est devenu aujourd’hui l’un des plus grands
spécialistes de la lutte contre la fraude, l’arnaque
et le détournement de fonds. Le bonhomme, campé
présentement par Di Caprio, a eu une vie trépidante
et occupé les fonctions de pilote d’avion, docteur
et avocat. Spielberg fut tellement passionné par la
vie de cet homme qu’il a décidé d’en faire un
film.
Sorti peu de temps après l’excellent Minority Report,
Arrête-moi si tu peux risque de souffrir de la
comparaison avec le précédent masterpiece
du maître. Mais il serait bon de ne pas se mélanger
les pinceaux : les deux films n’ont d’une part rien à
voir et au contraire se complètent. En effet, Catch
me if you can fait montre d’une positivité ambiante
qui fait un joli contraste avec la noirceur de Minority
Report. C’est pour cela que les deux films gagnent à
être associés, parce que tous les deux, à
leur façon, confirment une nouvelle fois que Spielberg
est un grand cinéaste qui aime (et sait) alterner les
fictions de genres diamétralement opposés (alors
que Minority Report était un grand film de SF,
Arrête-moi si tu peux est une comédie
loufoque).
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Sur le vieux principe
du jeu du chat et de la souris, Spielberg filme une histoire
à la fois simple et curieuse qui ne se prend jamais
vraiment au sérieux. Dans cette manière de procéder
aussi désinvolte que charmante, le cinéaste
réalise une comédie habilement construite par
une équipe qui ne peut pas perdre. Les acteurs y sont
d’ailleurs pour beaucoup dans l’intérêt de l’affaire.
Outre le plaisir qu’ils éprouvent à tourner
chez Spielberg, ils confèrent au film une énergie
irrésistible et communicative. Après le Gangs
of New York du père Scorsese, Léonardo Di
Caprio, rajeunit pour l’occasion (il a 16 ans dans le film),
poursuit son come-back fracassant. Dans la peau de cet imposteur
farfelu, il confirme encore une fois qu’il est un brillant
acteur à l’aise dans tous les registres. Face à
lui, Tom Hanks est méconnaissable en flic opiniâtre
et rigoriste qui traque le jeune escroc comme un prédateur,
sa proie. Les seconds couteaux (excellent Christopher Walken)
s’en sortent également plus qu’honorablement et assurent
eux aussi quelques très bons moments.
En dépit de sa durée, Arrête-moi si
tu peux est un film mineur et pourtant pas dépourvu
d’ambition. Il sonne certainement moins profond que les précédents
films du cinéaste presque tous révolutionnaires.
Ici, il faudra se contenter d’une fiction azimutée
qui déride savamment les zygomatiques. On peut s’en
satisfaire ou non mais le film fait ce qu’on lui demande,
c’est-à-dire divertir, et remplit plus qu’honnêtement
son cahier des charges. Mieux : il nous donne envie d’en savoir
plus sur la vie fascinante de cet homme qui a passé
sa vie à tromper son monde et appris à devenir
un adulte trop tôt. C’est d’ailleurs là où
le bât blesse et où Spielberg ajoute une pointe
d’amertume à son bel ensemble. Car le personnage est
un adolescent qui n’a pas eu l’impression de vivre cette période
essentielle et qui passe son temps à faire les quatre
cents coups pour mieux cacher sa profonde mélancolie.
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