SYNOPSIS :
A New York, l’avocate engagée
Lucy Kelson a mis ses talents, sa fougue et sa générosité
au service des habitants de Coney Island. Son dernier combat :
préserver le centre communautaire de ce vieux quartier,
que menace de destruction la tentaculaire Wade Corporation.
A la tête de celle-ci, les deux frères Howard,
l’aîné, gestionnaire inflexible, qui agit dans
l’ombre, et George, séducteur médiatique et nonchalant,
qui empoche les dividendes et alimente la chronique people par
ses innombrables frasques. Après avoir vu défiler
dans ses bureaux des dizaines d’affriolantes avocates aux compétences
douteuses, George est sommé par Howard d’engager un Conseil
digne de ce nom. Le hasard lui fait choisir sa plus redoutable
adversaire : Lucy… |
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POINT DE VUE
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L’amour sans préavis
s’inspire en grande partie des comédies hollywoodiennes
des années 1930. C’est à la fois la force et
la faiblesse du film. Force, car ce genre de la comédie
sophistiquée, née dans les années trente,
est le symbole de l’âge d’or de la comédie américaine,
avec à l’écran, le couple vedette, Cary Grant
/ Katharine Hepburn. Le film est en soi, un bon moment de
divertissement.
Faiblesse car si tous les ingrédients ou presque de
la comédie américaine sont présents,
les innovations du film sont un peu maladroites (on pense
ici à la scène scato du film où Grant
accompagne Bullock pour se soulager dans les toilettes d’un
camping car en plein embouteillage) voire pas tellement nécessaires…
Il n’empêche que le film de Marc Laurence également
scénariste, en profite pour faire quelques pieds de
nez assez plaisants à l’adresse de la politique américaine :
la position compromettante de Bullock avec Grant, surpris
dans les toilettes de l’entreprise (Hugh lui-même, Monica
et Bill ont dû trouver ça très drôle !),
ou la grande tristesse de Bullock apprenant l’annonce de Bush
au pouvoir (" je ne sais plus pour lequel j’ai pleuré
le plus " ajoute-t-elle).
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Stanley Cavell, célèbre
théoricien du cinéma, parle de " comédie
du remariage " pour qualifier la plupart des comédies
hollywoodiennes des années trente. L’amour sans
préavis est ainsi l’occasion de faire le point
sur ce genre en voix d’extinction, mais qui a connu un succès
phénoménal auprès du public américain.
Ce que Cavell entend par " comédie du remariage ",
c’est surtout la formation à l’écran d’un couple
résolument moderne pour l’époque. La femme moderne
incarnée par Katharine Hepburn s’est émancipée
depuis les années 1920 et est en rapport d’égalité
(voire de supériorité) par rapport à
l’homme. Ce rapport d’égalité qui était
une innovation énorme pour l’époque l’est nettement
moins en 2003, même si au cinéma, il a connu
des hauts et des bas…
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De plus le genre commence
toujours par un divorce ou un projet de mariage (finalement
avorté) qui marque une première barrière
sociale pour la formation du couple à l’écran.
Ici c’est Hugh Grant qui divorce et la personne qui est en
charge de son dossier n’est autre que Sandra Bullock. Cette
dernière va même jusqu’à lui mettre dans
les bras la charmante June Carter (Alicia Witt) qui est à
nouveau un " faux obstacle " à
leur amour. Deux mondes les séparent bien sûr :
George Wade est le symbole de ce que Lucy Kelson veut combattre.
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