SYNOPSIS :
Entre Paris et Le Touquet, deux couples
et leurs enfants se croisent. Leur rencontre va fortement perturber
leurs vacances. D'un côté, une bourgeoise chic
et oisive de la banlieue parisienne voit le couple qu'elle forme
avec un riche agent immobilier s'enliser. Elle a également
une amie sans le sou qui ne veut pas le montrer et une fille
très délurée qui a pour amant un employé
de son père. De l'autre, une femme très belle
est persécutée par un mari jaloux, qui est lui-même
confronté à un play-boy collectionneur de conquêtes. |
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POINT DE VUE
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Pour celui qui reste
le ludion malchanceux des Bronzés, cinéaste
–à mon avis- sous estimé, l’heure de la reconnaissance
est venue : avec Embrassez qui vous voudrez, Michel Blanc
surfe sur l’air du temps avec une comédie douce-amère
composée de portraits croisés comme dans On
connait la chanson d’Alain Resnais, ou Reines d’un
jour de Marion Vernoux. Le film repose sur des enchaînements
de quiproquos et un marivaudage ponctué de scènes
de ménage : de ce fait, on tombe parfois dans
le vaudeville (réminiscence du Splendid). Mais, comme
dans Grosse fatigue, on retrouve ce ton acerbe, grinçant.
On rit, bien sûr, mais pas d’un rire gras (ici, ma femme
ne s’appelle pas Maurice).
Scénariste habile, Michel Blanc parvient à agencer
avec naturel ces rencontres de personnages crédibles
et au demeurant tout à fait réjouissants. Acteur
de profession, il entretient avec ses comparses des relations
privilégiées, ce qui lui permet de les choisir
et de les employer en jouant sur l’image qu’en a le public.
Ces choix judicieux composent des couples assortis (Rampling/Dutronc)
ou discordants (Viard/Podalydès). Le casting rassemblant
un nombre de têtes d’affiches assez hallucinant, produit,
au bout du compte, une impression inégale. C’est le
sort réservé à une telle profusion d’acteurs:
dans le lot , alors que certains crèvent l’écran,
d’autres tirent moins bien leur épingle du jeu. Cela
semble aller de pair avec l’âge: la palme revient au
vieux couple riche engoncé dans une douce et fragile
hypocrisie, interprété par Charlotte Rampling
et Jacques Dutronc. A côté de Karin Viard et
Carole Bouquet, on retrouve Denis Podalydès, personnage
d’une ironie poignante, et Michel Blanc, himself, dans un
rôle masochiste peu flatteur. Chez les jeunes, Lou Doillon,
Clotilde Courau, Vincent Elbaz, Sami Bouajila, la démonstration
est moins évidente, car plus on en fait, moins c’est
bon. Mais l’essentiel est là : on y croit.
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On restera frappés
par des moments de grâce, touchés par la pudeur,
la délicatesse de certaines scènes : le suicide
–manqué- de Jerôme, l’intimité nocturne
d’une dame et d’un adolescent, dans les lumières subtiles
de Sean Bobbitt.
Embrassez qui vous voudrez représente sans doute
ce qu’on appelle la "maturité" d’un cinéaste.
Frôlant parfois la caricature, il n’importe. On se laisse
prendre au jeu avec plaisir.
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Titre : Embrassez qui vous voudrez
Réalisateur :
Michel Blanc
Scénariste :
Michel Blanc
Acteurs : Jacques
Dutronc, Charlotte Rampling, Lou Doillon, Sami
Bouajila, Karin Viard, Vincent Elbaz, Denis Podalydès,
Clotilde Courau, Michel Blanc, Carole Bouquet,
Gaspard Ulliel, Mélanie Laurent, Mickaël
Dolmen
Costumier : Olivier
Beriot
Chef monteur :
Maryline Monthieux
Cadreur : Sean
Bobbitt
Producteur : Yves
Marmion
Production : Mercury,
Dan films, Alia Films, France 2 Cinéma,
UGC YM
Date de sortie : 09
Octobre 2002
Pays : UK, Italie,
France
Durée : 1h 43mn
Année :
2001
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