SYNOPSIS :
Dans un futur indéfini, Dr
Chris Kelvin est chargé d’une mission. Il doit enquêter
sur l’étrange comportement d’un petit groupe de scientifiques
qui, à bord de la station spatiale Prométhée,
ont coupé tout contact avec la Terre. Répondant
à l’appel de détresse lancé par son ami
Giberian, Chris Klein décide de se rendre sur ledit Promethée.
Conscient que de son avis dépendra le sort de la station
orbitale, il est d’autant plus choqué par ce qu’il y
découvre en arrivant : Gibarian s’est suicidé
et les deux autres scientifiques présentent des signes
aigus de stress et de paranoia, apparemment liés à
leur exploration de la planète Solaris. A son tour, Kelvin
succombe aux mystères de cet univers si particulier.
Etrangement, Solaris va lui offrir une seconde chance en amour
: la possibilité de changer le cours d’une relation qui
lui a laissé un terrible sentiment de culpabilité
et de remords. Mais peut-il vraiment revivre et changer le passé
? N’est-il pas condamné à répéter
les mêmes erreurs ? |
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LE MYSTERE PAS MYSTERIEUX
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Full Frontal
reste encore dans toutes les mémoires comme le Waterloo
de Steven Soderbergh et, accessoirement, comme le plus mauvais
film de son auteur. Satire du microcosme hollywoodien ? Moquerie
envers les spectateurs trop respectueux qui portent au pinacle
n’importe quel film signé par Mister Soderbergh, ou
film indépendant sincère mais complètement
foutraque style Schizopolis ? On se pose encore la
question et la réponse ne vient toujours pas. Passée
cette fâcheuse interlude nombriliste, Soderbergh revient
à un cinéma a priori plus accessible. Mais les
apparences sont souvent trompeuses : son adaptation assez
personnelle de Solaris de Stanislaw Lem, est riche
et conserve toutes les ambiguïtés du roman originel.
De prime abord, il est déconseillé de mettre
en parallèle les deux adaptations du roman (la première
fut réalisée par Tarkovski en 1972 et demeure
comme une référence du genre) tant les deux
versions, même si elles racontent la même histoire,
diffèrent sur de nombreux points. Au-delà d’une
affaire de comparaison et de règlements de compte cinéphiles
(les fans de Tarkovsky attendent Soderbergh au tournant…),
si le film titille notre attention, c’est non pas spécialement
pour l’histoire mais la rencontre entre deux personnes aussi
différentes que Cameron (à la production) et
Soderbergh (à la réalisation) et aussi la manière
dont le réalisateur de Sexe, mensonges et vidéo
mettrait en scène cette histoire et le point de vue
qu’il allait adopter.
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La presse a annoncé
partout que le film était une alchimie entre 2001
et du Dernier Tango à Paris. Ces deux références,
véritables chefs-d’œuvre dans des genres pourtant bien
distincts (la SF et l’érotisme) qu’on voyait dissociées,
sont trop lourdes. On serait davantage tenté de résumer
le film, plus porté sur les sentiments que sur la sexualité,
en un drame intello qui surabonde de réflexions sur
la vie, la mort et l’être humain. Les personnages, tous
très loquaces, se posent des questions sur eux-mêmes
alors que ce bavardage est en vérité un trompe-l’œil.
Tout fonctionne ici sur l’ellipse car ce qui est important
n’est pas dit.
De nos jours, les préoccupations métaphysiques
des personnages peuvent paraître foncièrement
éculées, mais elles permettent d’introduire
des notions et des thèmes complexes comme le pouvoir
de la mémoire et la rédemption. Cette manière
d’essayer de concilier un cinéma à la fois divertissant
(avec de belles images) et intelligent (avec des méditations
à la clé) renvoie parfois au Contact de
Robert Zemeckis qui tentait de relever le même genre
de gageur. A la place de Jodie Foster, se profile une autre
présence, celle de George Clooney qui, dans ce rôle
de docteur en proie à ses propres démons, est
une fois de plus convaincant mais ne parvient pas à
rendre le projet plus excitant pour autant.
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