SYNOPSIS :
Sœur Angèle est une religieuse
d'à peine 21 ans. Elle vend le mardi matin, sur la place
du marché, le miel mis en pot par sa communauté
: "Les Petites Soeurs de la Couronne d'Epines". Puis, l’après-midi,
en secret, elle rejoint un jeune homme dans un bungalow du bord
de mer. Car sœur Angèle a des pratiques pas très
catholiques… |
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POINT DE VUE
Deux après Peau de
vache, Hustache-Mathieu revient avec un nouveau court
métrage tout aussi frais et subtil, présenté
au festival de Clermont-Ferrand 2003.
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Le film se déroule
en Normandie et retrace la vie quelque peu atypique d’une
soeur de 21 ans qui, pour honorer les derniers vœux d’une
artiste-peintre espagnole décédée, va
terminer l’œuvre que cette dernière avait laissée
inachevée : 49 phallus moulés, peints en
Bleu Klein, disposés sur une étagère
autour d’un vagin moulé peint en rose. Sœur Angèle
(loin d’être un ange) doit mouler les 4 phallus restants
et pour se faire, trouver des modèles. Bien entendu,
elle reste jusqu’au bout partagée entre le désir
de faire tribut de cette œuvre à l’âme de l’artiste
et le sentiment de culpabilité qui la hante. Gérald
Hustache-Mathieu ne manque pas de jouer sur ce drôle
de hiatus en recourant à plusieurs formes de comique
de situation (la sœur achète des préservatifs
à la hâte, son désir investit son inconscient
et met du piment dans ses rêves, etc.).
Hustache-Mathieu a le don d’inventer des histoires atypiques
et ambiguës qu’il parvient à transformer, à
transfigurer pourrait-on dire, grâce à un ton
toujours juste et dépourvu d’effets. Son talent tient
précisément en cela que ses courts-métrages
(c’était le cas avec Peau de vache, également
récompensé à Clermont-Ferrand en 2001)
touchent à l’essentiel sans jamais être évidents.
Tout se passe comme si chaque histoire était l’occasion
pour Hustache-Mathieu de faire montre de ses talents d’équilibriste,
de prouver qu’il est possible de trouver ce ton si rare et
si précieux qui mêle érotisme et émotion,
humour et authenticité.
Cette authenticité, ce court-métrage la doit
également à son actrice principale, Sophie Quinton,
qui avait déjà reçu le prix de la meilleure
interprétation féminine il y a deux ans au festival
de Clermont-Ferrand. La capacité qu’à cette
actrice de jouer dans des registres aussi variés que
le comique et le doute, le désir et la gêne est
surprenante. Mais le plus touchant chez elle, ce qui en fait,
déjà, une actrice d’exception, reste l’authenticité
qui habite chacun de ses gestes, comme si elle ne jouait pas,
mais se contentait d’être, tout simplement. Sophie Quinton
ne joue en effet pas, elle ne cherche jamais à dépasser
le texte, à le faire vivre au-delà de ce qu’il
est, de ce qu’il pourrait être ; elle vit son personnage
dans une immanence qui, parce qu’elle réside dans la
spontanéité, a raison.
Ceci nous fait dire que le couple Hustache-Mathieu / Quinton
est un couple idéal. Le ton de l’un, ses aspirations
artistiques se réalisent à travers et par l’autre.
C’est la raison pour laquelle les portes du long-métrage
s’ouvriront très bientôt à lui, c’est
la raison pour laquelle également il trouvera un public
aussi nombreux qu’enthousiaste pour célébrer
son talent rare.
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Gérald Hustache-Mathieu :
né en 1968 à Grenoble il réalise
ses premiers films en super 8, puis L'Enregistreur,
adapté d'une nouvelle de Dino Buzzati, et
un film muet Poubelles. Son premier " vrai "
court métrage, produit par Fidélité
Productions, Peau de Vache, a été
sélectionné dans plus de 25 festivals
internationaux et a été nominé
aux European Film Awards 2001. Il a remporté
une quinzaine de prix dont le Grand prix du Jury
Compétition européenne au festival
Premiers Plans d'Angers, les Prix de la meilleure
première œuvre de fiction et Prix d'interprétation
féminine au festival de Clermont-Ferrand,
et dernièrement le Grand Prix du film de
fiction à New York Expo. Il prépare
son premier long métrage : Les Poils du
Pinceau.
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Titre : La Chatte andalouse
Scénario & réalisation
: Gérald Hustache-Mathieu
Interprètes :
Sophie Quinton, Blanca Li, Cédric Grimoin,
Clémence Massart
Images : Aurélien
Devaux
Montage : François
Quiquéré
Son : Pierre André
Avec l’aide à la post-production
de : Thécif
Festival : Rétrospective
Thécif du festival Némo 2003
Durée :
45 mn
Année :
2002
Pays : France
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