SYNOPSIS :
Si le temps existe, la culpabilité
peut-elle se transmettre - comme certaines maladies - de génération
en génération ? Quels effets une faute non
expiée peut-elle avoir pour le coupable mais aussi pour
ses descendants et sa famille ? A la fin de la deuxième
guerre mondiale, dans l’atmosphère délétère
des règlements de compte liées à la collaboration,
une femme sera acquittée pour le crime qu’elle a commis.
Le film se déroule de nos jours, pendant les dernières
élections municipales, alors qu’un autre crime sera commis.
Qui est le coupable ? Celui qui commet le crime ou celui
qui s’en accuse ?
Et si le temps n’existe pas… |
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POINT DE VUE
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Aux détracteurs
de Claude Chabrol qui ne verraient une fois de plus dans son
dernier film qu’un énième portrait peu reluisant
de la bourgeoisie, il faudrait leur dire combien Chabrol n’a
pas seulement le chic de mettre en scène des personnages
chics mais qu’il a surtout celui de les mettre à mal
dans un climat particulier dont la perversité se renouvelle
sans cesse au fil des films, le tout filmé avec entrain !
Preuve en est donnée dans son dernier opus, La
Fleur du mal, dont le titre même évoque cette
idée de péché originel qui hante cette
famille " bien comme il faut ".
Le thème de la culpabilité est donc cet élément
nouveau qui intègre parfaitement le processus chabrolien,
en la personne de Micheline Charpin (Suzanne Flon) qui porte
en elle un lourd bagage de souvenirs et de secrets, tout en
gardant une apparence de grande sérénité.
Ce personnage d’"aïeule mythique " (pour
reprendre l’expression de Chabrol) va bien entendu comme
un gant à Suzanne Flon dont ce n’est curieusement que
la première collaboration avec Chabrol.
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Si le film se passe
à notre époque, il met en scène trois
générations de personnages dont le schéma
psychologique semble immuable : " Si la bourgeoisie
changeait, sur trois générations, ça
devrait se voir. Or ces personnages n’ont que l’apparence
du changement : ils se reproduisent, ils sont d’âges
différents, mais ce sont les mêmes à toutes
les générations… " précise
Caroline Eliacheff, co-scénariste. Le personnage de
Suzanne Flon ne confie-t-elle pas à sa petite-nièce
Michèle Charpin-Vasseur : " Le temps
c’est du présent à répétition ",
une réplique pas si anodine que ça, quand on
songe à la chute du film ! Un élément
dramaturgique qui vient souligner cet aspect du temps éternel
est bien représenté dans la mise en scène
de l’escalier qui ici (un peu comme la toile d’araignée
qui se déployait autour d’Isabelle Huppert à
la fin de Merci pour le chocolat) représente
l’âme de la maison en même temps que le lien entre
l’histoire de ses habitants : " La symbolique
du temps dans le film est représentée par l’escalier.
Il est à la fois immobile, présent, et l’idée
qu’il représente est complètement mouvante ",
déclare Claude Chabrol dans le dossier de presse.
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