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Punch-Drunk Love (c) D.R. PUNCH-DRUNK LOVE
de Paul Thomas Anderson
Par Raki GNABA


SYNOPSIS : La vie de Barry Egan est simple. Entre son travail et ses sept sœurs, le grand jeune homme na jamais eu le temps de faire sa vie ou de tomber amoureux. Depuis qu'il est tout petit, elles l'accaparent, le conseillent, le dirigent sans répit. L'arrivée dune mystérieuse femme et d'un harmonium pourraient bien changer tout cela.

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POINT DE VUE

  Punch-Drunk Love (c) D.R.

Certains films ne sont qu’œuvres de transparence, et prêtent le flanc volontairement à la stupeur tant ils affichent une douce naïveté. C’est le cas du 4ème film de Paul Thomas Anderson, Punch Drunk Love (" Sonné par l’amour "), œuvre qui ne cesse d’affirmer son plaisir de la mise en scène.

Ce film, on pourrait le résumer comme l’histoire d’un metteur en scène qui cherche à capturer un personnage dans le champ de sa caméra ; un film d’apprentissage, un film de dompteur. Un film qui de fait échappe à un genre bien défini. Le pitch officiel dira qu’il s’agit de l’histoire de Barry (Adam Sandler, étriqué donc burlesque), médiocre manager d’une petite entreprise de ventouses, matroné par sept sœurs envahissantes, à la vie sentimentale inexistante, et dont le seul centre d’intérêt semble être la collecte de bons de réductions sur des paquets de pudding pour gagner des miles d’avion gratuits. Homme allergique à la société et à son entourage, qui se débat au milieu des convenances, il exprime son malaise en évitant la caméra. Il dodeline, tourne le dos, s’isole, se réfugie dans les coins (le premier plan du film le surprend au fond du champ, au bord du cadre) ; il trépigne, ne supporte pas de rester en place, soumis à notre regard et à celui des autres, oblige la caméra à user de constants panoramiques pour le garder en vue.

Punch-Drunk Love (c) D.R.

Mais un personnage aussi retors, ça se dompte ; pour cela, des appâts sont nécessaires, deux précisément : la rencontre d’une femme déjà séduite par lui (Emily Watson), et un chantage traumatisant qu’il subit pour avoir pris contact avec un téléphone rose. Il fait alors son apprentissage de l’amour et de la colère. Il se met en mouvement, modifie ses gestes, son attitude, dans son rapport à la caméra : la course au bonheur commence. Le film devient la croisée des chemins entre un film burlesque aux longues courses effrénées (Buster Keaton bien sûr) et la comédie musicale et sa déformation du réel. La mise en scène transcende cette histoire en lui donnant un cadre cinématographique approprié. Et ce qui devait être un film pathétique glauque à la Todd Solondz, se transforme en bluette légère et frénétique. Tout s’accélère, se simplifie, se raccourcit (les distances, le temps), les couleurs s’affichent en Technicolor (le bleu de son costume contre le rouge de sa robe). La danse se met en place, les premiers pas s’enchaînent timides, puis assurés. Une mise en scène qui rejette toute prétention visuelle, et se contente de démonter doucement son récit par l’incrustation de tableaux de couleurs, et par une musique étrange...

L’histoire d’une mise en scène qui se satisfait du seul fait d’exister et qui justifie que l’on prenne autant de plaisir à cette histoire d’amour. Mais à ce niveau de jugement, il est plus sage pour le critique de boucler son texte et de reconnaître la clairvoyance du jury cannois qui a récompensé ce film, sans compensation ni consolation, du prix de la mise en scène. Pour une fois c’était logique.




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Punch-Drunk Love
 : site français du film
Punch-Drunk Love : site américain du film





Titre
 : Punch-Drunk Love
Réalisateur : Paul Thomas Anderson
Scénariste : Paul Thomas Anderson
Directeur de la photographie : Robert Elswit
Acteurs : Adam Sandler, Emily Watson, Philip Seymour Hoffman, Luis Guzman, Julie Hermelin, Mary Lynn
Musique : Jon Brion
Costumes : Mark Bridges
Montage : Leslie Jones, Dylan Tichenor
Décors : William Arnold, Sue Chan
Œuvres d'art : Jeremy Blake
Casting : Cassandra Kulukundis
Effets spéciaux visuels : Industrial Light & Magic
Producteurs : Joanne Sellar, Daniel Lupi, Paul Thomas Anderson
Production : Revolution Studios, Columbia Pictures
Distribution : Columbia TriStar Films
Festival : Sélection officielle du festival de Cannes 2002
Sortie France : 22 janvier 2003
Durée : 1h31
Année : 2001
Pays : USA