SYNOPSIS :
Soo-Jung, une jeune fille de 24 ans,
écrit et travaille comme assistante vidéo pour
Young-Soo, un cinéaste indépendant. Celui-ci,
plus âgé qu'elle, retrouve Jae-Hoon, un ancien
camarade de lycée qui s'est enrichi en tenant une galerie
d'art. Ce dernier succombe aussitôt au charme de Soo-Jung,
malgré le total effacement de celle-ci. Une liaison s'installe
entre eux, mais la jeune femme, toujours vierge, refuse l'acte
sexuel au grand désarroi de son soupirant. Young-Soo
est également attiré par sa collaboratrice... |
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STRANGER IN PARADISE
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Le grand intérêt
de ces trois films qui constituent la fameuse trilogie du
cinéaste coréen Hong Sang-Soo réside
finalement dans la forme. Alors qu’on peut justement trouver
la mise en scène un peu pauvre dans le pas fascinant
Pouvoir de la province de Kangwon, il est indéniable
que dans Le jour où le cochon est tombé dans
le puits et cette Vierge mise à nue par ses
prétendants, c’est précisément l’inverse.
Alors que le premier film montrait que le cinéaste
avait d’étonnants talents de formaliste, ici, avec
cette Vierge, il opte carrément pour le noir
et blanc, plus efficace selon lui qu’un imparfait mariage
de couleurs pour nous approcher de la vérité
des choses. Sur ce point, pas de doute : le cinéaste
prend tout son temps pour rester fidèle le plus possible
à la réalité (le pire dans le registre
étant quand même Le pouvoir de la province...,
décidément le moins secouant – et recommandable
– des trois…).
Pendant près une demi-heure, l’exercice de style fonctionne,
notamment grâce à son montage déroutant
qui provoque l’étonnement (la même histoire d’un
point de vue différent) et son noir et blanc qui parvient
à créer une atmosphère sérieusement
envoûtante. Les acteurs arrivent même à
camper des personnages forts qui sont tous dotés d’une
ambiguïté appréciable. Le titre, inspiré
par le sous-verre de Marcel Duchamp (à ne pas confondre
donc avec La mariée mise à nue par ses célibataires,
même), résume quant à lui parfaitement
la situation du film: une jeune femme qui a le cœur qui balance
entre deux hommes. Mais, à force de trop en faire et
de raconter plusieurs fois la même chose, le rythme
s’en ressent et les défauts du film finissent par naître
de sa complexité.
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Ici, les desseins
du cinéaste sont clairs : il veut créer une
impression de trouble en inventant une histoire étrange
dans un contexte ultra réaliste mais aussi le sentiment
de perte de soi dont certains cinéphiles sont assurément
friands. En repassant parfois les mêmes scènes
ou en interrompant une scène pour la reprendre un peu
plus tard (on est finalement pas loin d’un Lynch dans la construction
du récit), le cinéaste veut que le spectateur
revoit ces scènes et note des détails accessoires
et qui, peut-être, ont changés. Tout cela afin
de lui faciliter la compréhension du film…
On finit par se perdre tant l’expérience est exigeante
et demande trop d’attention de la part du spectateur. Formellement
curieux mais viscéralement laborieux, ce film est si
alambiqué qu’on finit par décrocher, malgré
toutes nos bonnes intentions. Le procédé aurait
pu être intéressant dans un court-métrage.
Etalé sur plus de deux heures, il le devient forcément
moins.
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Titre : La Vierge mise à nue
par ses prétendants
Titre VO : Oh ! Soo-Jung
Réalisateur :
Sang-Soo Hong
Acteurs : Lee Hunjoo,
Jung Bosuk, Yougsoo Moon
Producteur : Lee Yujin
Distribution : ASC Distribution
Sortie : 26 Février
2003
Durée : 2h 06mn
Pays : Corée
Année : 2000
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