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Cypher (c) D.R. CYPHER
de Vincenzo Natali
Par Florence POMMERY


SYNOPSIS : Morgan Sullivan rêve d’aventures mais exerce un métier de comptable ennuyeux et vit avec une femme qui ne le regarde même plus. Pour changer de vie, il intègre la société

Digicorp, spécialisée dans l’espionnage industriel. Il va infiltrer la concurrence et rapporter des renseignements à son patron,

Finster. Sa nouvelle fonction est excitante mais sa rencontre avec la belle Rita va semer le trouble dans son existence. Elle lui révèle qu’il est victime d’un lavage de cerveau par la firme qui l’emploie. Sullivan est pris dans un engrenage dans lequel il ne parvient plus à différencier la fiction de la réalité…


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POINT DE VUE

  Cypher (c) D.R.

Après le thriller claustrophobique Cube, Vincenzo Natali poursuit ses plongées dans les abîmes de la conscience avec Cypher un cauchemar aux teintes kafkaïennes.

Le réalisateur canadien prolonge la réflexion autour de la machination diabolique et de la manipulation psychique dans un monde fait d’agents doubles et de troubles d’identité.


ILLUSIONS ET FAUX SEMBLANTS


Le récit nous plonge dès les premières images dans la morne vie de Morgan Sullivan, un cadre supérieur terne et ordinaire. Sullivan est embauché par Digicorp, une importante société spécialisée dans le renseignement industriel en tant qu’agent pour espionner la concurrence.

Ce qui lui paraissait comme un nouveau travail excitant va vite se convertir en un jeu dangereux, dévoilant de sombres et mortels enjeux.

Cypher (c) D.R.

La force des films de Natali vient d’abord du plaisir qu’il prend à faire entrer son public dans une intrigue qu’il s’ingénie subtilement à complexifier au possible jusqu’à un dénouement maîtrisé et surprenant. Le cinéaste manipule son récit et ses personnages comme il manipule le spectateur. Un jeu haletant et attrayant, maintes fois expérimenté au cinéma avec Existenz, Femme Fatale de Brian De Palma ou Dark City.

Cypher fait d’ailleurs clairement un emprunt au film d’Alex Proyas dans la séquence du lavage de cerveau. On pense à Existenz pour les effets visuels et aussi bien sûr à The Truman Show pour le traitement du thème de la manipulation inconsciente. Au niveau scénaristique, Vincenzo Natali s’est inspiré de nombreux films noirs comme La Mort aux Trousses de Hitchcock.

Le rapprochement le plus évident reste celui de l’univers de Matrix mais plus pour des détails attenants à l’histoire que pour l’esthétique ou les actions présentées.

Cypher se rapproche du concept Matrix mais dans une forme réaliste déjouant avec habileté toutes les attentes du spectateur.

Toutes ces références donnent un résultat assez atypique, une sorte de polar hitchcockien labyrinthique dopé par une esthétique moderne et futuriste emprunté à la réalité virtuelle.