SYNOPSIS :
Lassé de son mariage banal et d’une petite vie de comptable
de banlieue, Morgan Sullivan décide de s’engager au service
de Digicorp, une mystérieuse société spécialisée dans le renseignement
industriel. Son nouveau métier est aussi excitant qu’original
: il doit se rendre à différents salons et séminaires pour espionner
la concurrence. Sous une fausse identité, il démarre une nouvelle
existence et voyage énormément. La séduisante Rita, qu’il croise
régulièrement, lui apprend qu’il est manipulé et que tout ce
qu’il croit vivre n’est qu’une mise en scène, destinée à lui
laver le cerveau dans un but moins avouable... |
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LA VIE N’EST QU’UNE ILLUSION
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Souvenez-vous : Vincenzo Nataliavait
signé un premier Cube particulièrement détonnant et
troublant, dans lequel des personnages venus d’horizons tous
azimuts (un flic, un architecte, une étudiante en mathématiques,
une psychologue et un autiste) étaient enfermés dans une prison
surréaliste dont ils devaient à tout prix s’échapper, quitte
à utiliser des moyens douteux. Ce Cube permettait au
cinéaste de décrire avec acuité la noirceur de la situation
et de mettre ainsi en pratique le fameux « L’enfer, c’est
les autres ». Plus qu’une éclatante réussite qui nous montrait
avec brio que la science-fiction pouvait se passer de toute
l’artillerie pyrotechnique, Cube annonçait la naissance
d’un futur grand cinéaste.
Le moins qu’on puisse dire de son second film, c’est qu’il
ne manque pas d’ambition. Moins substantiel mais tout aussi
stimulant d’un point de vue formel que Cube, Cypher
est un film étrange, voire déjanté, dans lequel le cinéaste
met en scène les pérégrinations pas toujours placides d’un
homme qui ne contrôle plus sa vie et qui, peut-être, est au
centre d’une effroyable machination. Rien que dans son exposition,
fluide et inspirée, le cinéaste nous fait pénétrer dans un
monde sordide dans lequel on ne sait pas si cela vaut encore
la peine de faire confiance aux gens. C’est étouffant et angoissant,
comme si nous nous étions égarés dans un labyrinthe ou, pire,
dans le cerveau d’un personnage schizophrène. On se pose alors
des questions sur les intentions du film, quand va-t-il se
mettre à décoller et quelle va en être la destination. Délicieusement
abscons et parfaitement intrigant, le film multiplie les personnages
ambigus, les rencontres hasardeuses, les digressions oniriques
montées cutà la Requiem For a Dream… On nage dans un
délire surréaliste et efficace où l’on court le grand risque
de se perdre et où rien ne fonctionne comme prévu, comme en
témoigne cette scène incroyable de la conférence où le protagoniste
comprend qu’il est le jouet d’une manipulation et découvre
l’envers d’un décor qu’il croyait réel.
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