SYNOPSIS :
Léo, Max et Charlie, trois (faux) frères, sont projetés du jour
au lendemain des brumes de Liège au soleil de Valence, dans
le sud de l'Espagne. Ils exaucent ainsi le dernier vœu de leur
père adoptif Pablo qui, exilé au temps de la guerre civile,
n'a jamais remis les pieds dans son pays. C'est à la découverte
du passé de cet homme que les trois garçons vont se lancer,
au gré de rencontres étonnantes qui leur feront croiser deux
vieux anarchistes manipulateurs, un capitaine de la Guardia
Civil, étrange à bien des égards, un ancien torero tenancier
de bistrot, un commandant qui confond sa caserne avec un opéra
et surtout la sublime Angela...
C'est une fable souriante où il est question de dette, de rivalité,
d'amour, de gratitude, d'amitiés éternelles, de musique et de
mauvais coups en tout genre. Histoire de se rappeler qu'il n'est
pas nécessaire d'être un enfant pour continuer de grandir et
que le pire n'est pas toujours obligatoire !
Max, dans sa voiture, est coincé dans
un embouteillage. On remarque, au milieu des klaxons et des
pots d'échappement qui fument, un clown qui sautille de véhicule
en véhicule en grimaçant un sourire mi/ comique, mi/effrayant.
Insidieusement, un gros plan sur sa ceinture dévoile un pistolet
rangé dans son pantalon. Le clown va frapper, c'est sûr...
Et puis non.
C'est simplement Charlie, le frère de Max, qui monte avec
lui et le drame qui s'éloigne avec le maquillage.
Comme en clin d’œil à ses deux précédents films, des adaptations,
cette première scène annonce la couleur, en demi-teinte, et
dit adieu au noir qui dominait dans Une affaire de goût.
D'où le titre Pas si grave, pour un film qui se propose
de traiter des sujets importants sur un ton différent, résolument
léger, en forme de conte initiatique où deux générations se
passent le relais autour d'une quête plus ou moins burlesque
: le vol de la vierge pourpre, fierté d'une caserne de la
Guardia Civil.
PAS SORTI DE L'AUBERGE
Troisième film de Bernard Rapp mais
le premier qui ne soit pas une adaptation, Pas si grave
ne pourra échapper, avec la présence de Romain Duris,
à la comparaison avec l'Auberge Espagnole de Klapisch.
Mais les deux films n'ont évidemment rien à voir ensemble,
mise à part une commune énergie et la couleur du Sud, traduite
ici merveilleusement par une BO épatante, composée de morceaux
signés Sergent Garcia, Manu Chao, Thierry Titi Robin, Souad
Massi, et bien d'autres encore.
Alors évidemment, on pourra trouver que parfois, dialogues
et situations manquent de subtilité, flirtant régulièrement
avec le cliché (l'officier travesti en clin d'œil à Almodovar,
la belle Espagnole rebelle, l'ancien matador reconverti),
comme la prévisible fin du personnage de Max qui retrouve
finalement sa mère naturelle tandis que Léo est resté en Espagne.
Mais finalement, tout cela n'est décidément « pas si
grave » en regard de la sincérité des comédiens, non
seulement le génial trio Duris / Portal / Bouajila mais aussi
l'ensemble de la distribution (Stévenin, Pascale Roberts,
Pep Munne pour ne citer qu'eux) qui servent un film tout en
tendresse, à la recherche de l'essence de la vie. Le film
de Bernard Rapp souffre simplement du « syndrome des
premiers films » où le mieux est souvent l'ennemi du
bien.
Titre : Pas si grave Scénario et réalisation
: Bernard Rapp Interprétation : Sami
Bouajila, Romain Duris, Jean-Michel Portal, Léonor
Varela, Pep Munne, Pascale Roberts, Alejandro
Jodorowsky, Jean-François Stévenin, German Gobos,
Manuel De Blas, Luis Hostalot Production : Didier
Creste, Everybody on Deck, Saga Film, Maté Production
Extravaganza Photographie : Gérard
de Battista Montage image : Françoise
Berger-Garnault Montage son : Jean Goudier Distribution : Pathé
Distribution Sortie le : 5 mars 2002 Pays : France Année : 2002 Durée : 1h40