SYNOPSIS:Trois époques, trois histoires,
trois destins fusionnent au cœur des heures. Dans la banlieue
de Londres, au début des années 20, Virginia Woolf lutte contre
la folie qui la guette. Elle entame l’écriture de son grand
roman, Mrs Dalloway. Près de vingt ans plus tard, à Los
Angeles, Laura Brown lit Virginia Woolf : une expérience si
forte qu’elle songe à changer radicalement sa vie. À New York,
aujourd’hui, Clarissa Vaughan, version moderne de Mrs Dalloway,
soutient Richard, un ami poète atteint du Sida. Comment ses
histoires vont-elles se rejoindre, comment ces trois femmes
vont-elles former une seule et même chaîne ? La littérature
est si puissante qu’un chef-d’œuvre peut, par-delà les époques,
modifier irrévocablement l’existence de celles qui le côtoient…
Mélo quand tu nous tiens : The Hours
est le second film du cinéaste Stephen Daldry, auteur du
fameux Billy Elliot, un premier film lourd et pas convaincant
qui nous racontait l’ascension prodigieuse d’un jeune homme
qui préfère enfiler les ballerines plutôt que les gants de boxe
et ce, à la grande peine de son papa qui a perdu sa femme… Surfant
non sans un certain opportuniste sur la vague de la fable sociale
lancée par Les Virtuoses, ce premier film extrêmement
maladroit n’arrivait pas à établir le panégyrique de la différence
tant espéré et semblait plus se préoccuper à nous arracher les
larmes. The Hours, second long-métrage du monsieur, vient
confirmer l’impersonnalité de l’univers d’un cinéaste dont la
seule obsession est visiblement de faire un cinéma qui s’adresse
plus aux sentiments qu’à l’intellect.. On est en droit de le
regretter.
Les trois histoires que nous racontent The Hours tournent
autour d’un roman qui bouleverse la vie de trois femmes : la
première est l’écrivain du roman, absorbée par ses personnages
et gravement atteinte par une folie qui la ronge de plus en
plus; la seconde est une maman en panne d’elle-même qui, grâce
au roman, va retrouver le goût à la vie; la troisième montre
une femme en ménage avec une autre femme qui doit organiser
une réception et qui va rendre visite à un mec séropositif…
L’intérêt secondaire du film vient également dans le pouvoir
que peut provoquer la littérature, comme n’importe quel objet
d’art, et comment il influe sur le comportement et les vies
de ses personnages féminins et ce, à de époques différentes.
Le film montre des destins de femmes qui n’arrivent pas à rester
dans la norme et qui continuent à se chercher et à se battre
contre elles-mêmes. Si le film mérite d’être vu, c’est uniquement
pour sa distribution pléthorique et la performance de ses trois
actrices principales. On ne sera pas surpris par Meryl Streep,
dont on connaît la propension à pleurer dans les films. En revanche,
Nicole Kidman et surtout Julianne Moore tirent plus que très
bien leur épingle du jeu et livrent des prestations absolument
exemplaires. Les seconds rôles (de Toni Collette à Miranda Richardson)
sont les plaisirs supplémentaires qu’apporte un film qui réserve
cependant son lot de beaux moments comme cette scène, émouvante,
où Laura Brown est avec son fils dans la voiture et qu’elle
lui explique qu’elle est allée chez le coiffeur alors qu’en
fait, elle se réservait à des desseins plus sinistres.
Hélas, malgré ces quelques qualités qui
lui permettent d’être somme toute fréquentable, le film viscéralement
mélodramatique use de moyens trop démonstratifs afin de faire
ressortir l’émotion. La musique pompeuse, les personnages archétypaux
et les poncifs avec lesquels il est très facile de faire pleurer
de nos jours (le sida, l’homosexualité, le mal-être…) ne nous
sont hélas pas épargnés. Dommage, car les thèmes intéressants
(les affres du rôle de mère, les difficultés de plaire à tout
le monde, la folie qui ruine le cerveau et empêche les relations
normales…) ne manquaient pas. Inégalement exploités, ils pâtissent
tous simplement de l’absence de finesse du propos et du pathos
gluant qui emporte tout sur son passage. Bilan très mitigé.
Titre : The Hours Réalisation : Stephen
Daldry Scénario : David
Hare D’après le roman de :
Michael Cunningham Acteurs : Meryl
Streep, Julianne Moore, Nicole Kidman, Ed Harris,
Toni Collette, Claire Danes, Jeff Daniels, Stephen
Dillane, Allison Janney, John C. Reilly, Miranda
Richardson, Eileen Atkins, Linda Bassett, Jack
Rovello Directeur de la photographie :
Seamus McGarvey Directrice artistique :
Maria Djurkovic Monteur : Peter
Boyle Musique : Philip
Glass Production : Scott
Rudin et Robert Fox Producteur délégué :
Mark Huffam Distribution :
TFM Sortie : 19 mars
2003 Durée : 1h54 Pays : USA