SYNOPSIS :
Quatre amis, Alex, Antoine, Jeff
et Manu. Quatre hommes d’aujourd’hui, à la fois solides et immatures,
au tournant de leur vie d’adulte. Ils sont amis depuis 25 ans,
depuis l’époque où ils jouaient dans la même équipe de foot
de la banlieue parisienne. Ils se voient régulièrement, ils
aiment tchatcher, s’engueuler et rire ensemble. Issus tous les
quatre de milieux populaires, ils ont atteint leurs objectifs
professionnels : Alex et Jeff ont créé un petit groupe de presse
sportive qui marche bien, Antoine est prof de gym dans un grand
lycée parisien, Manu a une boutique charcuterie traiteur qui
ne désemplit pas. Ce printemps-là, une série de ces événements
forts qui jalonnent toute vie d’homme - la mort d’un père, l’infidélité
d’une femme, le mariage d’une fille - les touche et les rapproche
encore davantage. Confrontés à des situations qu’ils ne maîtrisent
pas, ils se font des confidences, s’expliquent, s’aident, s’affrontent,
se remettent en question. Leurs rapports aux femmes sont au
cœur de tous leurs problèmes, de toutes leurs conversations,
de tous leurs conflits. Ils croyaient que leur équilibre reposait
sur leur réussite sociale et leurs bonheurs de pères, ils découvrent
que le sentiment amoureux est encore plus indispensable à l’accomplissement
de leur vie d’homme… |
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BEAU TRAVAIL
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Il est toujours émouvant d’assister à
la première réalisation d’un ancien critique de cinéma, surtout
quand on sait que ce dernier est prêt à recevoir toutes les
brimades de ses anciens petits camarades. Comme Olivier Assayas
(Demonlover) qui lui aussi est passé de tigre de papier
à réalisateur, Marc Esposito, célèbre ex-rédacteur en chef de
« Première » et fondateur du magazine « Studio »,
signe un premier film suffisamment dense pour être accessible
à tout le monde. Alors, oui, il y aura toujours des petits malins
qui vont lire le début de cet article et penser deux choses.
Premier cas : que si je défends le film, c’est parce que Marc
Esposito a la fameuse «carte» et qu’il est toujours bon de défendre
quelqu’un qui a fréquenté le milieu. Second cas : si je décide
de ne pas défendre le film, c’est que je suis forcément un rebelle
et que je n’ai pas honte de dire tout haut ce que tout le monde
pense tout bas. Malheureusement, en ne voulant nullement sombrer
dans l’obséquiosité ni même la langue de bois (ce serait mal
connaître l’éthique de la maison), je peux vous l’avouer sans
honte : oui, Le cœur des hommes est un film très fréquentable.
Rassuré ?
Peut-être pas encore tout à fait, car la bande-annonce qui
défile actuellement dans tous les cinémas du coin laisse suggérer
une comédie populaire sympathique mais un peu franchouillarde
avec ce qu’il faut comme blagues bien lourdes. Mais ce serait
porter un avis réducteur sur un film qui joue plus la carte
de la profondeur que celle de la superficialité et qui se
révèle bien plus surprenant que ne le laisse penser le synopsis
et sa genèse, présentation un peu trop caricaturale des protagonistes.
Si le résultat est subtil et sonne souvent très juste, c’est
justement parce qu’il émane de chaque personnage une humanité
et un vécu qui transparaissent à chaque plan. Certains petits
détails dans le film nous ramènent à notre propre expérience
et à des choses que nous vivons tous les jours, parfois drôles
(les surnoms désagréables qu’on attribue au boss, les journées
où on préfère rester au lit avec sa copine à ne rien faire…)
et parfois beaucoup moins (les problèmes de couple, les parents
qui s’engueulent sans qu’on sache pourquoi…). Surtout, Esposito
réussit très bien à filmer l’évolution de ses personnages,
et leur prise de conscience (commencer à se prendre en main
et faire face aux terribles contingences de la vie).
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