SYNOPSIS :
Après une enfance et adolescence difficiles, Antwone
Fisher, 24 ans, est engagé dans la marine… Réputé pour sa susceptibilité
et son tempérament explosif, le jeune homme subit de nombreuses
sanctions. A la suite d’un conflit avec un officier, son commandant
le rétrograde et l’oblige à rencontrer le psychiatre, Jérôme
Davensport. Ce dernier doit, en trois
séances, déterminer l’avenir du jeune homme. Refusant de s’expliquer
sur ses problèmes, Antwone s’enferme
d’abord dans un silence hautain, puis finit par accepter le
dialogue. Modèle de tact et de patience, Davenport
entame alors avec lui le long et difficile voyage qui permettra
à Antwone d’exorciser son enfance
et d’en évacuer les terribles séquelles… |
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C’EST BEAU COMME DANS UN FILM AVEC DENZEL
WASHINGTON…
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Sauf que cette fois-ci, c’est ration
double et pour tout le monde, puisque Denzel est devant mais
aussi derrière la caméra. Antwone Fisher, son premier
film, raconte l’histoire vraie d’un jeune homme qui doit vaincre
ses propres démons pour réapprendre à vivre sa vie pleinement
et amoureusement. Denzel Washington ajoute à ce propos : «On
ne peut qu’être touché et inspiré par la vie d’Antwone Fisher
lorsqu’on mesure les épreuves qu’il a surmontées tout en préservant
sa bonté d’âme. J’espère que ce film parlera à ceux qui traversent
une mauvaise passe et craignent de ne pas s’en sortir. L’histoire
de ce jeune homme les aidera à se dire : «Moi aussi, je peux
réussir.» Si, certes, Denzel Washington a envie de conférer
une notion cathartique à son film, il bâtit néanmoins sur
cette histoire vraie une fiction qui regroupe tous les sujets
à éviter quand on veut signer un bon premier film. Alors que
ce long aurait pu être une belle occasion pour Denzel de montrer
ce qu’il avait à l’intérieur, Antwone Fisher souffre
au contraire d’une absence totale d’originalité.
Les intentions sont certainement louables, mais le résultat
est indigeste. Le sujet est fort et aurait nécessité un traitement
plus rigoureux à la fois dans la forme et le fond. L’acteur
cinéaste sacrifie la sobriété sous l’autel du plus commun
mélodrame et noie toutes les situations intenses dans le pathos
le plus suintant. Il réduit la portée universelle de son film
et bascule dans la guimauve politiquement correcte où tous
les éléments pour faire pleurer ne manquent pas. Ce premier
film ne nous donne pas non plus la possibilité de voir un
Denzel Washington s’offrir un contre-emploi dans sa filmo
trop bien réglée dont la seule ombre au tableau demeure le
rôle de Training Day, où il interprète pour une fois
un salaud intégral. En se donnant le beau rôle d’un psy qui
va aider Antwone à s’en sortir, Denzel nous sort la grosse
artillerie de celui qui simule la sagesse alors qu’il connaît
une situation familiale tourmentée. Il voit alors en Antwone
un fils de substitution...
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En ce qui concerne le scénario, le
canevas du psy qui aide l’ado mal dans sa peau a déjà été
vu ailleurs et en mieux, notamment dans les fictions de Gus
Van Sant (on évoquera aussi bien Will Hunting que la
fameuse Rencontre de Forester) auxquels on pense hélas
trop souvent. Il y a bien deux très belles scènes (situées
à la fin) dans lesquelles Antwone découvre sa famille adoptive
(dont sa vraie mère). Mais elles sont trop furtives pour faire
oublier l’océan d’ennui généré par cette fiction où tout le
monde y va de sa petite performance et qui semble avoir été
mise en scène dans l’unique dessein de décrocher le maximum
de statuettes dorées. Et ce n’est pas être réducteur mais
lucide que d’asséner cela.
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Titre : Antwone Fisher
Réalisateur : Denzel
Washington
Acteurs : Derek Luke,
Denzel Washington, Joy Bryant, Salli
Richardson
Scénario : Antwone Fisher
Photo : Philippe Rousselot
Musique : Mychael Danna
Production : Lane/Todd
Black
Distribution : UFD
Durée : 1h 57 mn
Pays : Etats-Unis
Sortie le : 16 avril
2003
Année : 2002
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