SYNOPSIS :
Dans
une favela qui a vu le jour à Rio de Janeiro
dans les années soixante, Fusée est un gamin noir, pauvre, trop
fragile pour devenir hors-la-loi, mais assez malin pour ne pas
se contenter d'un travail sous payé. Il grandit dans un environnement
violent, mais tente de voir la réalité autrement, avec l'oeil
d'un artiste. Il rêve de devenir photographe professionnel.
Petit Dé, un enfant de onze ans, emménage dans la Cité. Il souhaite
pour sa part devenir le plus grand criminel de Rio et commence
son apprentissage en rendant de menus services à la pègre locale.
Il admire Tignasse et son gang, qui arraisonnent les camions
et cambriolent à tout va. Tignasse donne à Petit Dé l'occasion
de commettre un meurtre, le premier d'une longue série...
Dans La Cité de Dieu pullulent
les anges déchus. Favela brésilienne, avorton revanchard de
l’urbanisation de Rio qui ne connaît d’éthique que celle de
l’appartenance : même déchu, mieux vaut être de ses anges.
Fusée, trop sensible pour faire sa loi dans la jungle, a grandi
en observateur privilégié. Devenu photographe, c’est sa voix
et son œil, censément objectifs, qui gouvernent cette fresque
monumentale. Les époques s’entre-chassent, les histoires s’entrecroisent.
Hagiographie d’un lieu plus vivant que ses enfants, d’un décor
promu personnage ; La Cité de Dieu n’a qu’une
âme pour mille disciples. Tous se fondent dans sa légende,
guettant patiemment l’instant où fusée immortalisera leur
destin.
L’histoire de La Cité de Dieu, c’est, condensée,
celle de ses délinquants fameux. L’insouciance monte-en-l’air
d’un ghetto en gestation, au cœur des années soixante, où
sévit le Trio Tendresse ; mais encore la mégalomanie
féroce et meurtrière de leur successeur, Petit Zé, souverain
carnassier. Vingt ans durant, les tableaux se succèdent,
égrenant modes vestimentaires et musicales. Un joint à la
plage, un rail à la cave. Oscillation constante entre les
deux versants d’une crête escarpée. Drogues et méthodes
durcissent ensemble. Les années ont armé les dealers ;
les armées ont tanné la population. Doigt pesant sur la
gâchette et main basse sur la Cité. Dieu a un pistolet chargé.
Une voix-off conte en flash back une
guerre des gangs, animant sans les juger ses pantins fiévreux.
Son récit chaotique, kaléidoscope désordonné, scratche le
temps tandis qu’une distance comique s’empare de parrains
funky. Le narrateur scorsesien oscille façon Tarantino. Petit
Zé, quant à lui, souffre du syndrome Scarface et en
paie le tribut. Intertexte galopant plus qu’inspiration forcenée.
La Cité de Dieu sait, par sa maîtrise et sa démesure,
fuir le recyclage pour entamer des fouilles archéologiques
en terre d’Histoire du cinéma. Dans ce creuset du mythe, panthéisme
criminel cent fois maltraité, les murs habités de la cité
éponyme enterrent les hommes prisonniers de leurs surnoms
pour consolider sa légende. Fusée, lui, abandonne le sien
pour signer officiellement et en première page, un cliché
essentiel, matrice d’une nouvelle vie, sans doute hors de
l’enfer : Petit Zé, criblé de balles, y tire sa révérence.
Dans les plaies d’un tyran se loge l’espoir d’un affranchi.
Titre : La Cité de Dieu Titre VO : Cidade
de deus Réalisateurs : Fernando
Meirelles, Katia Lund Scénariste : Braulio
Mantovani D'après l'oeuvre de
: Paulo Lins Acteurs : Alexandre
Rodrigues, Douglas Silva, Phelipe Haagensen, Leandro
Firmino Da Hora, Seu Jorge, Jonathan Haagensen Directeur de la photographie
: Cesar Charlone Compositeur : Antonio
Pinto Monteur : Daniel Rezende Producteur : Walter
Salles Production : 02 Filmes,
VideoFilmes Distribution : Mars
Distribution Interdit aux moins de
: 16 ans Date de sortie : 12
Mars 2003 Pays : Film brésilien Année : 2002 Durée : 2h 15mn