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Destination finale 2 (c) D.R. DESTINATION FINALE 2
de David R. Ellis
Par Romain LE VERN


SYNOPSIS : Alors qu’elle part en week-end avec des amis, Kimberly Corman a la vision soudaine d’un effroyable accident de la route. Elle y voit la mort de plusieurs personnes, dont la sienne… Tout semble si vrai que la jeune fille décide de bloquer l’accès à l’autoroute. Elle et ceux qu’elle a stoppés assistent, impuissants, à la spectaculaire catastrophe qui se déroule sous leurs yeux. Ils ont tous échappé de justesse à la mort… Kimberly sait pourtant qu’elle n’évitera pas si facilement son destin. Elle décide d’aller demander l’aide de la seule personne qui a connu la même situation, Clear Rivers, l’unique survivante du vol 180. Avec le groupe de rescapés, les deux jeunes filles se lancent dans une course contre le temps. Cette fois, la mort ne va pas se contenter de rôder, elle va attaquer…

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LA MORT SE FEND LA GUEULE

  Destination finale 2 (c) D.R.

Le premier Destination Finale était un modèle de série B honnête qui démontrait qu’avec une idée originale et des effets spéciaux puissants, on pouvait signer un thriller fantastique exemplaire. Autant le dire : le fait de donner une suite à cette histoire de survivants qui tentent d’échapper à leur destin et qui sont rattrapés par la mort n’était pas une bonne nouvelle. D’autant plus mauvaise qu’on craignait franchement que le procédé au départ original laisse place à une impression de profonde lassitude et transforme cette sequel en succédané débile pour ados en mal de frayeurs. Bonne surprise : il n’en est rien. Non seulement ce film n’a rien de honteux, mais en plus il relève plus qu’honnêtement le défi qui lui était imposé.

Comme en réaction contre l’horreur implicite lancée par les succulents films d’Hideo Nakata (Ring; Dark Water) puis, par extension, des œuvres comme Le Projet Blair Witch et Sixième sens qui usaient de cette forme, on assiste depuis quelque temps à un retour à la série B fonctionnant intégralement au premier degré. Malgré une richesse thématique et de nombreux sous-entendus, Jeepers Creepers, exquise surprise de l’an passé, ressortait le boogeyman du placard et faisait partie de ces étonnants petits films qui ont relancé cette mode. A l’instar de Maléfique, le premier long de Eric Valette qui affirme qu’il est enfin possible de signer des bons films d’horreur dans l’Hexagone, Destination Finale 2 s’inscrit dans cette veine. Son histoire est placée dans un contexte artificiel et ne se soucie jamais de la vraisemblance. Mais, en même temps, on ne demande pas au cinéaste de donner de la profondeur aux personnages, évidemment tous stéréotypés à outrance, ni même de mettre de la subtilité dans son scénario.

Destination finale 2 (c) D.R.

Destination Finale 2 n’est donc pas un film qui révolutionne le genre mais il refuse le concentré cynique (très en vogue depuis le Scream de Wes Craven) et préfère choisir la voie (réjouissante) du pastiche qui rigole ouvertement avec le genre sans pour autant cracher dans la soupe. Comme dans le premier Destination Finale, c’est la Mort en personne qui se charge du sort des protagonistes. Elle ne veut pas qu’ils échappent à leur destin. En toute logique et avec une décontraction totale, la Mort est donc venue régler leur compte. Mais attention, quand la Mort a décidé de se débarrasser de quelqu’un, elle le fait et jusqu’au bout. On se rend par ailleurs compte qu’elle possède un certain sens de l’humour et sait profiter à bon escient de chaque élément dont elle dispose. Que ce soit des pâtes jetées à la poubelle, des troncs d’arbre sur un camion, des échelles un peu trop rouillées, une séance chez le dentiste ou des pigeons qui partent en vrille (un peu comme le cheval dans Le Cercle), rien ne lui résiste. En gros, si elle est contre vous, vous êtes fatalement mal barrés et quoi que vous fassiez, l’issue sera la même.