SYNOPSIS :
QUE RESTERA-T-IL ? Adaptation du roman de David Beniof (24
heures avant la nuit, 2001), le nouveau film de Spike Lee
est politique, nécessairement, mais il ne s’agirait pas d’oublier
au fond, le talent inestimable de Spike Lee cinéaste, créateur
d’ambiances sonores et d’images, directeur d’acteurs hors pair.
La 25ème heure est un film magnifique. |
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Spike Lee évoque souvent son amour
des détails affirmant qu’ils font selon lui toute la différence
entre les bons films et les grands films. Dans le générique
d’ouverture de La 25ème Heure, les toits des buildings
de Manhattan au loin fument imperceptiblement dans la nuit.
Un simple détail mais, pourtant, la cité de verre nous semble
fumer encore après « le passage » d’un grand et funèbre brasier.
Spike Lee, observateur-né de la Cité, scrutera alors sans
cesse dans son film les restes d’une ville (d’un monde) et
de Monty (Edward Norton). Le réalisateur new-yorkais raconte
:
« Quand on me demande de quoi parle La 25e heure,
je réponds qu’Edward Norton est un dealer qui passe ses dernières
24 heures de liberté dans le New York d'après le 11 septembre
(...). Même si le roman et le scénario ont été écrits avant
le 11 septembre, nous savions qu'il fallait inclure l'évènement
dans le film. Il ne s'agissait pas d'être démonstratif mais
d'inclure cette nouvelle réalité dans le climat, dans le décor.
Ignorer ce qui s'est passé et ce que cela a changé dans la
ville est impossible. Ne pas en tenir compte, ne pas le présenter
dans le contexte aurait été au moins une erreur, au pire un
mensonge. Nous avons intégré les conséquences de cette tragédie
au scénario, et c'est devenu un élément qui a été incorporé
à la photo et même dans le dialogue »
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Alors que certains n’ont pas hésité
à parler de « plans trop longs » dans La 25ème Heure,
il nous a semblé au contraire que Spike Lee ne cherchait
pas le « speed » propre à la vie new yorkaise, mais s’attardait
dans la bonne distance sur les visages marqués, inquiets,
soupesant chaque parole et chaque geste et dépeignant un
monde mort cherchant à se reconstruire. Le film démarre
sur un chien blessé (que Monty va recueillir) sur une route
en chantier. Puis c’est un plan séquence sur deux amis discutant
près d’une fenêtre de l’avenir de Monty : la caméra avancera
vers la fenêtre, exécutant alors un panoramique vers le
bas dehors et « dévoilant » ground zéro, les restes des
Twin Towers. Le son est alors à son apogée, strident même.
C’est un réveil brutal, une secousse, une chute, un coup
du destin pour les spectateurs, à nouveau.
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