SYNOPSIS :
Meurtre
maquillé en suicide, disparition d’une strip-teaseuse : depuis
quelque temps, à Marseille, la rue appartient aux gangsters…
Pour la police, l’ultime recours s’impose : frapper fort en
mettant sur le coup deux de leurs meilleurs super-flics : Gomez
et Tavarès. Ce n’est là que le début
des catastrophes… |
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OUESH,
COUSIN!
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Cela devient
une coutume : les films de Gilles Paquet-Brenner font peur.
Au propre comme au figuré. Son premier long métrage, Les
Jolies Choses (2000), adaptation d’un roman signé Virginie
Despentes qui raconte la descente aux enfers d’une fille qui
profite de la mort de sa sœur jumelle pour devenir une star
de la chanson et manger la part du gâteau qu’elle méritait
depuis longtemps.Résultat : malgré des seconds rôles médiocres
et une peinture cynique et éculée du monde impitoyable du
show-biz, avec Ophélie Winter dans les boîtes à partouze,
le résultat n’était pas la catastrophe annoncée essentiellement
grâce à une mise en scène réussie, et surtout grâce à une
interprétation d’ensemble de haute tenue (excellente Marion
Cotillard). Second film : Gomez et Tavares n’a strictement
rien à voir.
Les deux lascars du film sont des flics évidemment opposés
et aux méthodes contradictoires. Le premier, c’est Gomez (Stomy
Bugsy). Lui, clairement, il ne faut pas lui chercher d’embrouilles.
Certes, il a l’air calme comme ça, mais en fait, derrière
cette apparence placide, se cache un mec qui exécute tout
et n’a peur de rien, ni même de tuer froidement. Détail important
: il vient de Paris. Le second, c’est Tavarès (Titoff), lui
en revanche, c’est le flic marseillais dans ce qu’il a de
plus feignasse et de plus cliché. Il n’hésite pas à l’ouvrir
quand ça va bien et à la fermer quand ça va mal. Accessoirement,
il passe son temps à draguer les jolies pépées qui passent
sous son nez. Bref, vous l’aurez compris, nos deux antihéros
sont donc complémentaires. Et après ?
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Le filon
n’est pas neuf (on pense très vite aux Ripoux). Le
problème est cependant autre : le cinéaste a visiblement traité
tout ça sur un mode parodique alors que le film n’est jamais
drôle. En revanche, ce qui est sûr, c’est que ça se veut drôle.
Avec son intrigue indigeste qui ne mène pas loin, ses dialogues
d’une indigence complète et ses personnages tellement inexistants
qu’ils en deviennent agaçants, Gomez et Tavarès est
un film simplement consternant d’un bout à l’autre. Certes,
Stomy et Titoff sont probablement potes, l’ambiance sur le
tournage devait certainement être sympathique, l’idée de mélanger
les générations partaient d’une bonne intention (ici Jean
Yanne comme Duchaussoy pour La Mentale). Certes,
je ne fais certainement pas partie de la cible visée par ce
film, mais tous ses acteurs avaient-ils quand même conscience
que le résultat serait un monument de nivellement par le bas
?
Reste le cas Gilles Paquer-Brenner, qu’on pense quand même
suffisamment doué et roublard pour enfin signer un film franchement
puissant. Peut-être a-t-il besoin de passer par des dérivations
commerciales afin de se faire un nom. Cette envie de faire
un cinéma volontairement casse-gueule qui fait mine d’accumuler
les éléments négatifs pour au final ressembler à une belle
surprise est presque amusante pour ne pas dire puérile. Si
le premier essai donnait l’illusion d’une réussite, le second
provoque l’effet inverse. Commercialement donc, ce sera certainement
une bonne affaire, mais cinématographiquement, ne vous y trompez
pas : c’est de la pure escroquerie. Mais qu’est ce qu’on a
fait pour mériter ça ?
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Titre : Gomez et Tavares
Réalisateur : Gilles
Paquet-Brenner
Acteurs : Stomy
Bugsy, Titoff , Jean Yanne , Elodie Navarre
Scénario : Gilles Paquet-Brenner
Photo : Denis Rouden
Production : Les Productions
de la Guéville, Hugo Films
Distribution : SND
Sortie le : 07 mai 2003
Pays : France
Date : 2003
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