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Traqué (c) D.R. TRAQUE
de William Friedkin
Par Romain LE VERN


SYNOPSIS : L. T. Bonham est un ancien traqueur, ex-entraîneur pour les forces spéciales. Aujourd’hui, il vit retiré dans les forêts de l’Oregon. Lorsqu’un agent du FBI vient lui demander de l’aide sur une affaire de meurtres perpétrés par des chasseurs, c’est un refus sans appel qu’il lui oppose. Pourtant, à la vue des photos des cadavres, L. T. change étrangement d’avis et accepte de se rendre sur les lieux du crime. Les victimes ont été tuées à l’arme blanche sous la forme d’un rituel. L. T. a l’intuition que ces assassinats ne peuvent avoir été commis que par un seul homme : Aaron Hallam, un de ses anciens élèves, le meilleur. Mais quand L. T. demande des informations sur le dossier d’Hallam, celui-ci est vide. Officiellement Aaron Hallam n’existe plus. Les forces déployées par l’armée et le FBI pour arrêter Hallam sont disproportionnées pour un simple meurtrier et, surtout, il semble devoir être éliminé à tout prix…

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ENFIN LE RETOUR DE FRIEDKIN AU BON CINEMA?

  Traqué (c) D.R.
Contre toute attente, il y a finalement peu de tapage autour du nouveau film de William Friedkin, alors que ce dernier était encore il y a peu président du jury au dernier festival de Gérardmer. Cela s’explique peut-être par le fait que ses derniers films Jade et L’Enfer du devoir n’étaient rien de moins que de tristes ratages qui ne soulevaient pas l’enthousiasme. Bonne surprise : alors qu’on pensait le Friedkin carrément dans le cirage, le voilà qui nous revient tout frais avec une oeuvre foisonnante et plutôt intrigante.

Même s’il est loin d’être parfait, Traqué est un film stimulant qui possède suffisamment d’atouts pour être captivant et ce, dès sa première image. Le prologue, saisissant et impressionnant, nous plonge directement dans le chaos délétère de la guerre et nous fait vivre l’horreur du quotidien d’Hallam (Benicio Del Toro). Passée cette séquence dérangeante où la cruauté nous est montrée brute de décoffrage, le film fait mine de se calmer pour nous raconter autre chose : une enquête policière sur des meurtres perpétrés par des chasseurs. Puis, petit à petit, les deux histoires se rejoignent, s’assemblent et donnent un ensemble à la fois cohérent et homogène. Ainsi, le film tient la route d’un bout à l’autre et passionne le spectateur, même si on peut le trouver par intermittences un peu prévisible dans son déroulement. Le problème de ce Traqué un poil détraqué est donc ici : ce n’est pas dans sa construction à la fois simple et efficace mais dans la fâcheuse impression de déjà-vu qui hante le film et ce, à plusieurs reprises. On pense fréquemment à d’autres films qui n’ont pas forcément grand chose à voir, comme le Délivrance de John Boorman (essentiellement pour le contexte) ou encore à La Chute du faucon noir de Ridley Scott (pour le début). Par extension, on évoque Rambo, Le Fugitif, French Connexion… A force, le serpent finit par se mordre la queue et l’on pourrait presque parler de recyclage éhonté. Alors, Traqué, simple amas de références ? Non, car malgré toutes ces analogies gênantes, cet audacieux mélange des genres (et de films) lui donne un bel équilibre et une certaine personnalité.