SYNOPSIS :
Odile Rousselet (Chantal Lauby) est une femme sympa, parfois
naïve, souvent sincère. A 42 ans et quelques grosses poussières,
elle vit sans trop se poser de questions ; elle a tout
pour être heureuse : un job sympa (actrice), une fille
sympa (Marie), des amis sympa, un QG sympa…
Un jour, sa fille quitte la maison pour aller vivre avec son
copain, sympa lui aussi, quoique…
Oui, il y a un couac… Pour Odile, c’est l’angoisse de la maison
vide, du temps qui est passé et qui passe encore… la peur de
vieillir seule. Pour qui va-t-elle s’inquiéter ? A qui
fera-t-elle du poulet purée ?
« Du cinéma romantique mais rigolo »
nous promet l’affiche du premier film de Chantal Lauby en
tant que réalisatrice. Pari pleinement réussi car le rire
et l’émotion sont bel et bien au rendez-vous dans cette comédie
à la légèreté et l’humour toujours présents.
Laisse tes mains sur mes hanches pétille de scènes
comiques (très très comiques) et de scènes romantiques à la
fois complètement surréalistes et émouvantes (donc très très
romantiques aussi).
Au cœur de l’édifice, l’humour de Chantal Lauby, ne faiblit
pas une minute. Les scènes sont cocasses mais jamais lourdes.
L’humour des Nuls est bien sûr présent (comment faire autrement ?)
mais il a évolué - la scène du baiser dans la fête foraine
est d’ores et déjà une scène d’anthologie - vers un ton plus
personnel et tendre, bref à la «sauce Chantal Lauby»…
A cette légèreté des dialogues et de l’humour que choisit
d’exprimer Odile Rousselet (hommage clin d’œil au nom du producteur
célèbre et au prénom du personnage interprété par Lauby dans
La Cité de La Peur) correspond la création d’un univers
très festif et coloré. Le kitsch transparaît à la foischez
Odile (sa cuisine en est un exemple brillant) et hors de chez
elle (bars, fêtes foraines…).
Comment traduire également cette atmosphère
fantaisiste, drôle, et décapante qui prend place dès le début
du film ? Peut-être, en plus de l’écriture et de l’interprétation
d’Odile par Chantal Lauby, ne faut-il pas oublier cette galerie
de personnages aux caractères bien trempés. L’interprétation
de Rossy de Palma, dans le rôle de la meilleure copine, est
par exemple très réussie. Sa présence est très importante
dans l’histoire, ses tenues extravagantes sont impayables
et son égale gaieté toujours irrésistible. Claude Perron,
qui campe Nathalie, la copine faussement soumise, est excellent
dans son élégance imprévisible et ses répliques cinglantes.
Et côté interprétation masculine, là aussi, Chantal Lauby
nous sort des clichés romantiques de base.
Le personnage de l’amoureux d’Odile, Kader, le forain bourru
au grand cœur (Jean-Pierre Martins) est un poème à lui tout
seul. «C’est la première fois qu’il jouait, je n’ai pas voulu
faire de répétitions avec lui. J’aimais son côté naturel et
brut. Un personnage à l’ancienne. Je lui ai juste demandé
de regarder des cassettes de Lino Ventura et Jean Gabin et
d’être sobre», précise la réalisatrice dans le dossier de
presse. Une fraîcheur dans le jeu que l’on retrouve également
auprès des seconds rôles célèbres (Alain Chabat, Myriam Boyer,
Jean-Hugues Anglade, Bernard Ménez) ou des jeunes espoirs
comme Armelle Deutsch qui joue le rôle de la fille d’Odile.
Enfin, techniquement, le film se défend également : Chantal
Lauby s’étant ingénieusement entourée d’une équipe de techniciens
célèbres et efficaces : Tetsuo Nagata à la photographie,
Aline Bonetto au décor ou encore Marie-Josèphe Yoyotte au
montage…
Bref, le résultat est à la hauteur de nos espérances :
l’abondance de répliques bien senties, de personnages originaux
bien campés et cette atmosphère festive et pétillante tout
au long du film. On en redemande !