SYNOPSIS :
En 1988,
Platon Makowski et quatre de ses amis, jeunes et brillants universitaires,
abandonnent la science au profit des chemins douteux du business
post-soviétique. Dans le chaos économique qui s’ensuit, Platon
invente avec une facilité déconcertante mille combines financières
inattendues, à la lisière de la légalité, qui l’aident à déjouer
l’opposition constante du pouvoir. Ses premiers pas vers le
capitalisme lui permettent d’amasser rapidement une immense
fortune. Sous la forme d’un thriller, en suivant l’enquête policière
qui doit débusquer l’auteur d’un attentat contre Platon, le
film nous fait entrer dans l’intimité et l’itinéraire de ces
personnages complexes, hors normes qui spolient l’état et le
peuple de leurs biens et qui, simultanément, incarnent les forces
vives d’un pays paralysé par la peur des changements et l’inertie…
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RUSSIANS
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On pensait
qu’avec La Noce, le cinéaste Pavel Lounguine avait
enfin décidé de tourner la page et d’aborder enfin des thèmes
un peu plus frivoles. Désillusion directe avec Un nouveau
Russe, son dernier film, qui nous confirme que le cinéaste
n’a pas encore fini d’autopsier la Russie, son pays en crise.
Déception pour autant ? Pas complètement car même si Lounguine
remet sur le tapis quelques unes de ses vieilles obsessions
et scrute la société avec un regard pas franchement neuf,
on lui sait gré d’user d’une forme adéquate pour mettre en
valeur son propos.
En total contrepoids de La Noce, la belle parenthèse
enchantée de sieur Lounguine au cours de laquelle le mariage
de nos deux protagonistes prenait une tournure joyeusement
grotesque,Un nouveau Russe est un retour aux premiers
films du cinéaste, à savoir les thrillers politiques avec
canevas impeccablement ficelés et plein de dénonciations implicites.
L’intrigue policière du film est en elle-même banale. Ce qui
la rend digne d’intérêt, c’est la façon dont Lounguine la
met en scène. Il part de l’incident (l’assassinat) pour créer
un amusant fossé temporel dans lequel le futur et le passé
s’entrechoquent et où les révélations, les micro-intrigues
et les coups de théâtre en tout genre fusent. Malgré quelques
pointes ironiques et quelques digressions rigolotes, le résultat
est d’une totale noirceur puisque tout repose sur le thème
de la vengeance. Pourtant, même si tout cela sonne très juste,
on se rend compte que le film ne semble jamais réellement
sûr de lui-même.
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Au final
et contre toute attente, il se révèle bien plus à l’aise dans
les revendications (sociales, et autres) et dans sa radiographie
du pays que dans le thriller alambiqué, dont les rebondissements
sont parfois un peu artificiels. Par ailleurs, le procédé
de la "distorsion" du temps est intéressant, mais
pour peu qu’on n’aime pas ce genre d’exercice qui consiste
à repérer où se trame la manipulation, on peut vite trouver
tout ce tohu-bohu fastidieux. Le tout est vaguement lesté
d’une intrigue amoureuse traitée sur un mode superficiel et
qui n’apporte aucune ambiguïté supplémentaire à l’histoire.
Bref, en dépit de trouvailles formelles et de personnages
savamment étudiés, son Nouveau Russe n’est pas avare
en défauts et laisse un peu l’impression que le cinéaste tourne
en rond. Heureusement, son prochain film semble s’annoncer
aux antipodes de ce qu’il a toujours fait. Un peu de nouveauté
ne fera probablement pas de mal à ce grand réalisateur dont
le dernier film tient mal la comparaison avec ses précédentes
œuvres, l’emballant Luna Park en premier lieu.
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Titre : Un nouveau russe
Réalisation : Pavel
Lounguine
Scénario : Pavel Lounguine,
Alexandre Borodianski, Youli Doubov
Acteurs : Vladimir
Mashkov, Maria Mironova, Andreï Krasko, Levani
Outchaneïchvili, Mikhaïl Wasserbaum
Image : Oleg Dobronravov,
Alexeï Fiodorov
Montage : Sophie Brunet
Son : Alain Curvelier
Musique : Leonid Dessiatnikov
Décors : Igor Frolov
Costumes : Alina Boudnikova
Production : CDP
Coproduction : Arte
France Cinéma, France 2 Cinéma, Gimages Films,
Network Movie, ZDF/Arte, Magnat, Komintern, STV
Producteurs exécutifs
: Eric Weisberg, Sergueï Selianov
Prod. délégués : Catherine
Dussart, Vladimir Grigoriev
Distribution : Pyramide
Presse : Eva Simonet
Pays : Russie, France
Sortie : 23 avril
2003
Durée : 2 h 08
Année : 2003
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