SYNOPSIS :
Seibei Iguchi est un samouraï de classe inférieure. Veuf, il
doit s'occuper seul de ses enfants, de sa mère malade et de
la maison dans laquelle ils vivent. Il travaille le jour et
même tard dans la nuit, à tel point que ses collègues se moquent
de lui en le surnommant " Seibei Clair de lune " (The
Twilight Samurai). Il rencontre la douce Tomoe, qui l'apprécie
et avec qui il pourrait se remarier. Mais il doit se battre
avec l'ex-mari jaloux de celle-ci. Plus tard, il devra encore
exécuter une basse tâche pour son clan. Deux rôles ingrats dans
une époque qui voit les samouraïs devenir les reliquats d'un
temps révolu. |
....................................................................
|
POINT DE VUE
|
 |
|
|
The Twilight Samurai est une œuvre
surprenante : et le succès qu’il remporta dans son
pays d’origine, notamment auprès des catégories les plus âgées
de la population japonaise, pointe un renouveau du Chambara
que l’on espère fertile, tentative réjouissante pour qui s’est
depuis longtemps lassé des hystéries techno d’un Hiroyuki
Nakano (Samurai Fiction, de sinistre mémoire).
Avec l’habileté des artisans aguerris, Yoji Yamada travaille
une fibre archaïque, celle de suivre un personnage qui suggère
le bonheur dans l’esclavage. Le bonhomme a l’expérience requise
pour cette mission délicate, puisqu’il créa en 1969 avec Tora
San le plus célèbre anti-héros japonais, vagabond hilare
prenant toujours la vie du bon côté, et figure (auto-proclamé)
du lumpenprolétariat nippon. Jusqu’au bout, son héros Seibei
refusera l’asservissement, et chaque fois il cèdera, car il
en va ainsi : vieux ressort des récits mythiques, que
le « destin » (l’homme qu’il doit tuer contre son
gré mourra… d’une crise cardiaque) biffe et dévitalise ;
mais la décision reste, entière.
 |
|
|
|
En modifiant une donnée fondatrice
du Chambara, Yamada semble revenir aux origines. L’héroïsme
n’est plus ici dans la rébellion au nom d’un
système de valeur abstrait, corrompu par les hommes :
c’est dans le grouillement, l’injustice foncière
d’une réalité féodale - de la réalité
- que peut advenir l’héroïsme. La compromission
n’est qu’une question de degré, en somme.
En tissant soigneusement la personnalité de son anti-anti-héros,
agrégat dialectique se résolvant dans la qualité
(brillant mais modeste, séduisant mais timide, conscient
des injustices mais fidèle à son maître…),
<i>Twilight Samurai</i> compose une figure parfaite
de héros moyen, que l’on aurait aimé retrouver
dans une série à son honneur. Mais il mourra
à la fin, emporté par le progrès (il
sera tué par une balle de fusil), signe que Yoji Yamada
n’est pas entièrement dupe de sa démonstration
d’un asservissement heureux.
 |
|
 |
|
Titre : The
Twilight Samurai
Titre V.O. : Tasogare
Seibei
Réalisateur : Yoji Yamada
Acteurs : Hiroyuki
Sanada, Rie Miyazawa, Nenji Kobayashi, Ren Osugi,
Mitsuru Fukukoshi, Kanako Fukaura, Hiroshi Kanbe,
Miki Ito, Erina Hashiguchi, Reiko Kusamura
Musique : Isao Tomita.
Photographie : Mutsuo
Naganuma.
Montage : Iwao Ishii.
Direction de production :
Mitsuo Degawa
Production : Shigehiro
Nakagawa, Hiroshi Fukasawa e Ichiro Yamamoto Durée :
129 mn
Pays : Japon
Année : 2002
|
|
|