SYNOPSIS :
Laura, strip-teaseuse trentenaire sur le point de raccrocher,
se laisse séduire par Marco, un homme transi d’amour pour elle.
Il ne tarde pas à la demander en mariage. Alors qu’elle était
à deux doigts de changer de vie, elle est victime d’un accident
de voiture. Marco ne se laisse pas décourager et l’épouse à
sa sortie de l’hôpital, malgré ses nombreuses cicatrices et
sa surdité. |
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LES MAUX DU CORPS, LES
MOTS DE L’ÂME
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Dans la première partie, François Hanss
nous fait espérer une belle réussite : il laisse exploser
toute la maestria d’une mise en scène qui distille parfaitement
une ambiance mystérieuse et inquiétante, esthétiquement surprenante.
Les acteurs, au diapason, retiennent immédiatement l’attention.
Emmanuelle Seigner revient en force dans ce rôle magnifique
et entre dans le film avec une grâce et une beauté que l’on
ne lui connaissait pas. Les images dégagent une force rare,
aidées par un texte en voix-off simple et beau, qui nous indique
un procédé narratif complexe et intriguant.
Seulement voilà, après ce début prometteur, les choses se gâtent.
Dès que l’intrigue décolle, c’est la réalité qui nous rattrape,
comme après un rêve trop beau. Et les imbroglios scénaristiques
aussi invraisemblables que mal emboîtés empêchent de laisser
s’épanouir une histoire pourtant pas si mauvaise.
A quelques moments, au détour de quelques plans, comme la toute
fin ou lors de l’errance désespérée d’Emmanuelle Seigner, on
perçoit que François Hanss pourrait être un grand metteur en
scène. Son sens de l’image nous promet de belles surprises,
mais peut-être que le scénario convenu d’Arthur-Emmanuel Pierre
ne permettait pas à son talent de s’exprimer pleinement.
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Car ce n’est pas simplement de l’esbroufe
esthétisante qui émane de la réalisation de François Hanss.
On sent à travers son traitement de la thématique du corps le
tempérament d’un vrai auteur tourmenté. L’ambivalence entre
la beauté et l’effroi, l’innocence et la mort, se décline
visuellement et psychologiquement de manière virtuose, à travers
un lyrisme mélancolique que l’on sent hérité de ses années passées
aux côtés du tandem Mylène Farmer / Laurent Boutonnat. Dommage
que l’histoire cède trop souvent aux conventions du genre polar
alors qu’elle aurait pu donner lieu à un splendide film d’atmosphère
mystique.
Un coup d’essai qui mérite tout de même le détour pour son travail
visuel riche, ses ambiances saisissantes et la performance remarquable
d’Emmanuelle Seigner qui rappelle la grande actrice qu’elle
est, avec le même charisme pénétrant dont elle fit preuve dans
Lune de Fiel.
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Titre : Corps à corps
Réalisateur : François
Hanss, Arthur-Emmanuel Pierre
Scénario : Arthur-Emmanuel
Pierre
Acteurs : Emmanuelle
Seigner, Philippe Torreton, Clément Brilland
Musique : Sarry
Long
Producteurs : Patrick
Gouyou Beauchamps, Anne Regard, Claude Carrere
Photo : Giovanni Fiore
Coltellacci
Production : Cinémane
Films
Distribution : Pathé
Distribution
Sortie le : 23 avril
2003
Pays : France
Année : 2003
Durée : 1h37
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