SYNOPSIS :
Ils sont trois : deux garçons et une fille, aujourd'hui, à Paris.
Ils ont vingt ans. Abel recherche l'amour idéal, Rémi se débat
dans les affres de la jalousie, tandis que Lucie constate qu'elle
n'a aucune affinité avec l'homme qu'elle aime. Trois amis qui
s'aventurent, chacun à leur façon, dans les chemins hasardeux
de la vie et de l'amour. |
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L'AVENTURIER
Probablement aussi chevelu que débrouillard,
Raphaël Fejtö prouve qu'on peut réussir à
faire son premier film sans sortir d'une école de cinéma
ou sans avoir de producteur.
Avec les quelques économies de sa maman et quelques bons potes
/ bonnes pâtes (Romain Duris, Clément Sibony et Mathilde Bertrandy)
il a arpenté les rues de Bastille, et d'ailleurs avec sa petite
caméra, et glané patiemment les ingrédients de son rêve, avec
une sacrée rage d'y croire.
Tourné en un mois et demi (étalé sur plusieurs années), le
film attendra deux ans d’être monté pour miraculeusement rencontrer
un producteur et enfin être mené à terme.
Ce-qui-me-meut Productions (Klapish et Cie) s'y intéresse
un moment mais c'est finalement 4 à 4 Productions qui
prend l'affaire en main et réunit les derniers fonds
pour, entres autres, réaliser le kinescopage. L’aventure
ne se termine pas là puisqu'on attend toujours Godot
en la personne d'un distributeur potentiel, qui aurait pourtant
tout à y gagner.
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Car le synopsis est trompeur : il s'agit
plutôt d'une amitié entre deux mecs autoproclamés « cools »
que d'un trio, et le film pourrait tout aussi bien s’intituler
s'appeler « Qu'est-ce que se disent les garçons entre
eux ? » Et ça c'est vendeur ; il y a un marché...
au moins féminin.
Si, de rares fois, l'image laisse à désirer
(du fait du kinescopage et des différents formats numériques
utilisés au tournage), Osmose est un premier
film plus qu'honorable, avec quelques partis pris vraiment
intéressants et efficaces, saupoudrés d'une
bonne dose d'absurde.
Introduites par un système de cartons, à la manière des burlesques
américains, les scènes comiques ou tendres se suivent avec
une miraculeuse harmonie, jusqu'au dernier quart d'heure où
les cartons disparaissent sans qu'on le remarque, tout captivé
qu'on est par l’absence d’histoire.
Car il n'y a pas d'histoire, le naturel des comédiens et la
justesse du ton font tout : la nostalgie berce le spectateur,
à la manière d'un Chacun cherche son chat ou d'un Péril
jeune, et ce résultat-là, rares sont les réalisateurs
qui l'obtiennent.
Dans ses références, Raphaël Fejtö
a préféré citer Jarmusch, et c'est tout
à son honneur. On lui souhaite un tel parcours.
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Titre : Osmose
Scénario et réalisation : Raphaël
Fejtö
Acteurs : Romain Duris,
Clément Sibony, Mathilde Bertrandy, Rachid Djaidani,
Zoé Felix, Isaac Sharry, Karole Rocher
Régie : Vincent Vizioz
Production : 4 à 4 Productions
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