SYNOPSIS :
Un commando de la Protection Animale fait irruption dans un
laboratoire top secret pour délivrer des dizaines de chimpanzés
soumis à de terribles expériences. Mais aussitôt libérés, les
primates, contaminés par un mystérieux virus et animés d'une
rage incontrôlable, bondissent sur leurs « sauveurs »
et les massacrent.
28 jours plus tard, le mal s'est répandu à une vitesse fulgurante
à travers le pays, la population a été évacuée en masse et Londres
n'est plus qu'une ville fantôme. Les rares rescapés se terrent
pour échapper aux « Contaminés » assoiffés de violence.
C'est dans ce contexte que Jim, un coursier, sort d'un profond
coma...
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POINT DE VUE
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28 jours plus tard commence là
où se clôt Resident Evil : un jeune homme
se réveille dans un hôpital déserté,
tentant de comprendre l'univers chaotique qui se révèle
à lui, dans lequel les rues sont à feu et à
sang mais vidées de toute vie, habitées d'un
silence oppressant. Toujours ce fantôme du vide de l'image
pourtant trop pleine de ce que l'homme a forgé, toujours
ce mythe, une première fois réalisé dans
Paris qui dort de René Clair. Plus qu'une esthétique,
le vide prend ici l'aspect d'un tour de force cinématographique,
une image tout droit sortie d'une publicité où
Londres serait enfin une ville dans laquelle on peut respirer
(Danny Boyle n'a apparemment pas fini de nous assommer avec
son esthétique «clipesque»).
Dépeuplé le Londres de Danny Boyle ? Ce serait
sans compter les visages indécents qui s'étalent
sur les affiches publicitaires d'une marque de vêtements
sulfureuse qui fit scandale dans notre monde. Heureusement
pour notre héros, les produits de consommation quotidienne
sont intacts : boire du Pepsi permet de survivre à
l'apocalypse, comme il permet aux spectateurs du film de lui
survivre…Une supérette est la seule preuve de
civilisation : tout n'est pas perdu, le petit groupe d'humains
ne sera pas tenté de se nourrir de chair humaine ou
de retourner dans la nature s'il peut encore faire ses courses,
remplir son caddie de produits emballés sous Cellophane.
Trouveront-ils une micro-onde pour les réchauffer ?
Nos réflexes de consommateurs chevronnés seraient-ils
devenus innés au point que, même dans un monde
de zombies dans lequel il ne reste qu'une poignée de
survivants, l'homme laisse en gage sa carte de crédit
à une caisse inanimée ? Notre société
serait-elle devenue morale en refusant le pillage (on sait
que la réalité est bien moins heureuse) ?
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Danny Boyle aime nous donner des leçons
en opposant aux êtres sains (vous et moi, en somme)
des zombies (passons sur la référence appuyée
aux films de Romero qui ont institué un genre) qui,
revenus à un état primal sont gouvernés
par un besoin primaire : se nourrir, mais aussi par un camp
militaire retranché dont les instincts sont autant,
sinon plus, développés. Sur une Terre où
il ne reste que quelques hommes, les gens semblent devenir
agoraphobes : « l'enfer, c'est les autres »…
La phrase de Sartre, plus d'une fois usitée, devient
cliché.
Le cliché, d'ailleurs, parlons-en : les artifices de
la terreur fonctionnent assez bien, à grand renfort
d'éclairs et de bruits tonitruants. Boyle sait utiliser
l'instinct de survie de ses spectateurs : oublierait-il que
le spectateur d'aujourd'hui, si peu formé au cinéma
qu'il soit, est lassé, blasé, repu d'histoires
de zombies et de films d'horreur et que, quitte à ne
pouvoir innover sur le fond, les films sont tenus de surprendre
sur la forme, au risque de voir leurs carrières se
limiter aux étagères des vidéoclubs…
Une histoire d'amour, des duels meurtriers pour les fesses
d'une femme, quoi de plus attendu, quoi de plus quotidien
? La relation père/fille est sans doute l'aspect le
plus touchant, au milieu des oppositions homme/femme, homme/homme,
homme/nature.
Finalement, tout reprend son cours un peu vite : la vie, l'amour,
la technologie, loin d'une consommation qu'on avait laissée
sur le chemin vers les origines, mais qui pointe déjà
son nez, promettant des jours meilleurs, ne demandant qu'à
s'installer dans l'Eden que l'homme, la femme et l'enfant
ont investi.
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Titre :
28 jours plus tard
Titre VO :
28 days later
Réalisateur :
Danny Boyle
Scénario :
Alex Garland
Acteurs :
Cillian Murphy, Naomie Harris, Noah Huntley, Brendan
Gleeson, Megan Burns, Ricci Harnett, Christopher
Eccleston
Production : Andrew
Macdonald
Directeur de la photographie
: Anthony Dod
Mantle
Chef décorateur
: Mark Tidesley
Chef monteur :
Chris Gill
Photo : Anthony
Dod Mantle
Musique :
John Murphy
Chef costumière
: Rachael Fleming
Chef maquilleuse :
Sallie Jaye
Distribution :
UFD
Sortie le :
28 mai 2003
Pays :
Angleterre
Année :
2002
Durée :
1h52
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