Un fantôme rebelle et profondément antipathique, qui s'attaque à tous les chérubins qui perdent leur dernière dent de lait : c'est le postulat de base très pervers de Darkness Falls qui confronte des enfants innocents à des événements surnaturels, comme la sempiternelle métaphore du passage à l'âge supérieur. La première scène, très réussie, fait appel à des sensations enfantines et universelles, telles que la peur du noir et l'impression d'entendre des bruits suspects. Sauf que si la plupart du temps, il ne se passe rien et que les enfants font un peu trop marcher leur imagination, Kyle, lui, sait qu'il n'hallucine pas.

Réflexe qu'on aurait tous eu à sa place : il se cache sous ses draps au lieu de filer ailleurs. La raison ? Il n'a pas envie de réveiller sa maman et plus précisément il a les jetons. Il souhaite que tout le remue-ménage qui a lieu autour de lui se termine, et vite. Il allume sa torche. Il n'entend plus rien, soulève le drap, sort la tête et surprise : le fantôme est toujours là pour l'accueillir. Comme si cela ne suffisait pas, l'ectoplasme réveille la maison et tue la maman du gamin. Le film commence alors mal puisqu'il nous raconte une triste histoire, d'autant plus morne qu'à Darkness Falls, village paumé dans l'Amérique profonde, si on croit beaucoup au diable, on ne croit pas aux mystères et aux histoires de fantômes. Du coup, Kyle a une réputation de dingo qui a tué sa maman.

La seconde partie relate le combat de Kyle et Caitlin pour prouver à tous l'existence du spectre légendaire qui hante la ville.

Pour son premier film, Jonathan Liebesman a vraisemblablement eu envie de s'amuser et d'entendre les gens hurler dans les salles. En autopsiant un monde de dégénérés et en promettant une poignée de séquences impressionnantes, son Darkness Falls avait, a priori, de quoi attirer tous les regards. Mais si le film démarre sur des chapeaux de roues, la tension retombe assez rapidement à cause d'une intrigue dépourvue de substance. Par ailleurs, et c'est peut-être le point le plus décevant du film, le cinéaste n'a pas recours à des ficelles subtiles pour faire naître la peur et ne parvient pas à installer le trouble que bon nombre de belles situations exigeaient.

L'interprétation d'ensemble est par ailleurs très inégale (les acteurs ne semblent pas très concernés par ce qui les anime) ; certains passages sont grand-guignolesques (plus on va vers la fin, plus on sent le bâclage) ; l'intrigue ne ménage aucune surprise (canevas ultra-classique); et, pour finir, la musique est inadéquate. Pourtant, malgré tous ses défauts qui gâchent un peu le plaisir, il faut quand même bien reconnaître au film une efficacité due en grande partie à sa mise en scène et surtout au fantôme, monstrueux, véritablement effrayant.

Le résultat n'est pas catastrophique. Tout juste, on notera que, faute d'un scénario robuste et original et d'idées vraiment neuves, Darkness Fall ne hante pas suffisamment l'esprit du spectateur. En cela, on peut le comparer à un train-fantôme dans une fête foraine : c'est amusant et surprenant sur le moment, mais une fois que c'est fini, on oublie tout très vite.

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Titre : Nuits de terreur Titre V.O. : Darkness Falls Réalisateur : Jonathan Liebesman Acteurs : Chaney Kley , Emma Caulfield , Andrew Bayly , Emily Browning Scénario : Joseph Harris, John Fasano, James Vanderbilt Photo : Dan Laustsen Musique : Brian Tyler Distribution : Columbia TriStar Films Sortie le : 11 juin 2003 Pays : Etats-Unis Année : 2003