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Prop et Berta (c) D.R. PROP ET BERTA
de Per Fly et Janis Cimmermanis


Par Florence POMMERY


SYNOPSIS :  Prop et Berta relate l’histoire d’une amitié entre un petit homme rond et une vache grande et fière. Ensemble, ils vont résister à une hideuse et méchante sorcière décidée à les chasser de chez eux car elle déteste les voisins.

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UN CONTE DE GRIMM VENU DU DANEMARK

  Prop et Berta (c) D.R.
Ce joli petit conte danois de Per Fly et Janis Cimmermanis entraîne petits et grands dans une aventure magique et attendrissante aux côtés de Prop, petit bonhomme aimable et de sa vache Berta.

Après les célèbres aventures de Munk, Lemmy et compagnie (réalisés par le letton Janis Cimmermanis), les deux réalisateurs s’attaquent au format long tout en continuant à cultiver la tradition des marionnettes et des pantins propres aux pays nordiques, en s’inspirant de contes.

Le long métrage se distingue par son animation en marionnettes, une technique très artisanale et manuelle qui a tendance à tomber en désuétude face aux nouvelles techniques révolutionnaires d’images virtuelles créées sur ordinateur.

Et pourtant, Cimmermanis et Fly nous démontrent une fois de plus que la technique de marionnettes n’est pas dépassée et que la magie de Ladislas Starewitch ou de Jiri Barta est toujours bien présente.

Prop et Berta (c) D.R.
Même s’ils se situent dans le schéma narratif manichéen du conte, les auteurs ne cèdent pas à la facilité en donnant d’emblée la parole à la vache Berta. Au contraire, ils en respectent les règles en passant par un vœu accordé à Prop par les lutins des Bois.

Un choix narratif qui montre la volonté de s’inscrire pleinement dans le merveilleux mais aussi de respecter le spectateur, qu’il ait cinq ou soixante-quinze ans, à l’instar du Spirit de Disney qui faisait parler tous les chevaux du film comme des humains.

Les deux réalisateurs donnent un nouveau souffle à l’art de la marionnette en plaçant l’humour et les numéros chantés et dansés au cœur de la mise en scène. Ce qui donne des scènes d’anthologie comme celle de la danse de Berta, qui entraîne tous les animaux de la forêt dans un numéro époustouflant.

Mais au-delà des numéros musicaux, il y a sur tout le film, un travail sur le son et sur l’ambiance sonore assez poussé. Une recherche qui était déjà à l’oeuvre dans les courts métrages de Cimmermanis où les mini récits sans paroles des aventures de Munk et Lemmy recelaient tout plein de pépiements, couinements et gloussements. Cela reste, malgré tout, une nouvelle voie d’expérimentation dans le domaine de l’animation, la recherche de qualité de l’animation et du mouvement ayant toujours jusqu’à présent primé sur le travail sonore.