SYNOPSIS - Darkness Falls :
Une bourgade tranquille, Darkness Falls ;
il y a 150 ans, une veuve proche des enfants, se substitue à
la « petite souris » à chaque fois que l’un d’entre
eux perd une dent ; le jour où deux d’entre eux disparaissent,
elle est pendue hâtivement et injustement par la population
locale. Un siècle plus tard, elle revient hanter les enfants
qui, à défaut de souris, sont emportés par ce fantôme terrifiant
qui pourchasse tous ceux qui la voient.
SYNOPSIS - Le peuple des Ténèbres:
Une jeune étudiante en psychologie retrouve
un ami d’enfance fortement perturbé, qui la prévient d’un danger,
avant de se suicider : effacées de leurs souvenirs d’enfance,
des créatures mystérieuses tapies dans l’obscurité sont de retour
pour les chasser. |
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POINT DE VUE
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Dans le cinéma de genre, et en particulier
le fantastique, les airs de famille sont de l’ordre du pléonasme :
tout y est question de filiation. Mais lorsque deux films
très proches, Le Peuple des ténèbres et Darkness
Falls, de vrais faux jumeaux, cultivent également la même
inanité, c’est la fiabilité du fantastique US qui est mise
en doute.
Cela commence par un profil du récit très similaire qui laisse
dubitatif : un traumatisme enfantin sous une figuration
monstrueuse, une entrée dans l’âge adulte qui voit ressurgir
ces fantômes, une menace obstinément tapie dans l’ombre qui
refuse de se montrer aux caméras et craint la lumière comme
n’importe quel bon vampire Hammerien ; des créatures
qui n’attaquent que ceux qui les ont vus, des personnages
qui évitent de sombrer dans le sommeil : des ressemblances
certes, mais des traits biens communs.
Pire, si l’on y regarde de plus près, on y décèle une dégénérescence
« consanguinaire », celle d’une lignée qui a épuisé
ses derniers codes génétiques. Refusant le métissage salvateur
japonais ou hispanique (voir l’agaçant Ring ou le débauchage
de Del Toro ou Amenabar), nouveaux modèles de vigueur et de
croissance, cette lignée préfère se persuader de la supériorité
de ses valeurs cinématographiques.
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L’aîné, Darkness Falls, se
repose sur des origines trop lointaines : un croquemitaine,
assoiffé de vengeance contre les mortels qui l’ont lynché,
s’en prend aux enfants durant leur sommeil ; un fantôme
de Freddy Krueger, perdu dans une bourgade maritime, affublée
d’un phare, qui ressemble comme un brouillard au Fog
de Carpenter.
Quant au puîné, Le Peuple des ténèbres (un titre bien
éloigné du They original), il a tout d’un bâtard de
Lovecraft, pour l’évocation d’une force maligne qui se terre
dans l’ombre mâtinée des rapports étroits de l’enfance et
des forces maléfiques qui hantent Stephen King.
Hors de cet univers extrêmement balisé et banalisé, aucune
pierre supplémentaire ne vient s’ajouter à l’édifice fantastique.
On comble la vacuité du récit dans une pose de beau parleur :
beaucoup de fausses pistes, des effets retenus au maximum,
un abus d’obscurité qui masque difficilement l’absence d’histoire.
Et à ne rien raconter, on sombre dans le vide. A nous faire
regretter le Monster in the closet des productions
Troma.
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