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Le Peuple des ténèbres (c) D.R. DARKNESS FALLS
de Jonathan Liebesman

LE PEUPLE DES TENEBRES
de Robert Harmon


Par Raki GNABA


SYNOPSIS - Darkness Falls : Une bourgade tranquille, Darkness Falls ; il y a 150 ans, une veuve proche des enfants, se substitue à la « petite souris » à chaque fois que l’un d’entre eux perd une dent ; le jour où deux d’entre eux disparaissent, elle est pendue hâtivement et injustement par la population locale. Un siècle plus tard, elle revient hanter les enfants qui, à défaut de souris, sont emportés par ce fantôme terrifiant qui pourchasse tous ceux qui la voient.

SYNOPSIS - Le peuple des Ténèbres: Une jeune étudiante en psychologie retrouve un ami d’enfance fortement perturbé, qui la prévient d’un danger, avant de se suicider : effacées de leurs souvenirs d’enfance, des créatures mystérieuses tapies dans l’obscurité sont de retour pour les chasser.

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POINT DE VUE

 

  Darkness Falls  (c) D.R.

Dans le cinéma de genre, et en particulier le fantastique, les airs de famille sont de l’ordre du pléonasme : tout y est question de filiation. Mais lorsque deux films très proches, Le Peuple des ténèbres et Darkness Falls, de vrais faux jumeaux, cultivent également la même inanité, c’est la fiabilité du fantastique US qui est mise en doute.

Cela commence par un profil du récit très similaire qui laisse dubitatif : un traumatisme enfantin sous une figuration monstrueuse, une entrée dans l’âge adulte qui voit ressurgir ces fantômes, une menace obstinément tapie dans l’ombre qui refuse de se montrer aux caméras et craint la lumière comme n’importe quel bon vampire Hammerien ; des créatures qui n’attaquent que ceux qui les ont vus, des personnages qui évitent de sombrer dans le sommeil : des ressemblances certes, mais des traits biens communs.

Pire, si l’on y regarde de plus près, on y décèle une dégénérescence « consanguinaire », celle d’une lignée qui a épuisé ses derniers codes génétiques. Refusant le métissage salvateur japonais ou hispanique (voir l’agaçant Ring ou le débauchage de Del Toro ou Amenabar), nouveaux modèles de vigueur et de croissance, cette lignée préfère se persuader de la supériorité de ses valeurs cinématographiques.

Darkness Falls  (c) D.R.

L’aîné, Darkness Falls, se repose sur des origines trop lointaines : un croquemitaine, assoiffé de vengeance contre les mortels qui l’ont lynché, s’en prend aux enfants durant leur sommeil ; un fantôme de Freddy Krueger, perdu dans une bourgade maritime, affublée d’un phare, qui ressemble comme un  brouillard au Fog de Carpenter.

Quant au puîné, Le Peuple des ténèbres (un titre bien éloigné du They original), il a tout d’un bâtard de Lovecraft, pour l’évocation d’une force maligne qui se terre dans l’ombre mâtinée des rapports étroits de l’enfance et des forces maléfiques qui hantent Stephen King.

Hors de cet univers extrêmement balisé et banalisé, aucune pierre supplémentaire ne vient s’ajouter à l’édifice fantastique. On comble la vacuité du récit dans une pose de beau parleur : beaucoup de fausses pistes, des effets retenus au maximum, un abus d’obscurité qui masque difficilement l’absence d’histoire. Et à ne rien raconter, on sombre dans le vide. A nous faire regretter le Monster in the closet des productions Troma.