SYNOPSIS :
Documentaire sur Fidel Castro, tourné en trois jours en 2002
à Cuba par Oliver Stone. Présenté au dernier Festival de Berlin
et en ouverture du plus important festival de documentaires
en Amérique du Sud : E tudo verdade. |
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POINT DE VUE
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Le rêve inabouti. Cuba est à 200 km des
côtes américaines et continue d’avoir à sa tête l’un des plus
farouches opposants au régime américain. Fidel Castro, avocat
de formation, s’engage rapidement dans la politique en clamant
haut et fort son opposition à la dictature de Batista :
deux ans de prison. Il s’exile à Mexico où il va rencontrer
le jeune argentin Ernesto Guevara, qui devient son second
et l’aide dans le coup d’Etat qu’il prépare. Les débuts des
deux révolutionnaires à la tête de l’Etat cubain vont s’avérer
sanglants : tous les collaborateurs de l’ancien régime
sont assassinés ou emprisonnés. C’est la révolution, que voulez-vous.
Et puis il y a la victoire des Cubains dans la Baie des Cochons
face à l’armée américaine, sous l’administration de J.F. Kennedy.
Fidel Castro est à son apogée, alors soutenu par l’U.R.S.S.
En 1965, après dix ans au pouvoir, le Che quitte Cuba et n’y
reviendra plus officiellement. Fidel reste seul maître à bord,
la révolution est terminée depuis longtemps.
La répression mise en place par Fidel est digne des plus dures
dictatures. On ne peut plus compter le nombre d’emprisonnés
ou de disparus. Les Cubains ne cherchent qu’à fuir. Le portrait
de Fidel que dresse Oliver Stone dans son documentaire El
Commandante s’inscrit dans la tendance actuelle à une
certaine complaisance à l’égard du régime cubain (l’amitié
qui le lie à Robert Redford, à Gérard Depardieu, la venue
médiatisée de Steven Spielberg, etc). L’enchaînement des plans,
comme toujours chez Oliver Stone, est vif. El Commandante
a été filmé simultanément avec quatre caméras. Les questions
et les réponses, malheureusement, sont particulièrement courtes,
demeurent superficielles, et nous confortent dans l’idée que
ce film aurait très bien pu être une commande du régime de
Fidel.
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Au sein de l'oeuvre d’Oliver Stone, les
années 60 et 70, ses années de jeune homme, dont quelques-unes
passées au Vietnam pendant la guerre, constituent les fondations,
la matière de son cinéma (JFK, Né un 4 juillet,
Platoon, Nixon, Entre ciel et terre,
entre autres). Ces fictions, qui contiennent parfois un zeste
de provocation, amènent le spectateur - en s’intéressant à
cette période de la guerre froide, à ses dérives – à mieux
appréhender la réalité (l’état) de la suprématie américaine
d’aujourd’hui, notamment en Amérique du Sud.
El Commandante est une conversation ratée. Exemple des
questions posées : Regardez-vous des films américains ?
Quels souvenirs gardez-vous du Che ?
Ce documentaire a le défaut principal de laisser en marge
les questions essentielles sans confronter Fidel aux réalités
de son pays. Il s’agit bien plus d’un exercice de style sans
grand intérêt au regard de l’histoire de ce pays. Un conseil :
voir plutôt El Che de Maurice Dugowson, qui raconte
avec beaucoup d’intelligence l’arrivée au pouvoir de Fidel
et du Che.
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Titre :
Fidel Castro - El commandante
Réalisateur :
Oliver Stone
Production :
EUA / Espanha 2003
Durée :
99 minutes
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