SYNOPSIS :
Après qu’un mutant eut attenté à la vie du Président des Etats-Unis,
le mystérieux général Stryker profite de cette attaque et des
craintes de la société pour relancer un mouvement anti-mutant.
Le manoir des X-Men est attaqué, la machine Cerebro détournée
pour repérer et anéantir tous les mutants de la planète . Les
X-Men et Magneto s’unissent pour affronter cette menace. |
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POINT DE VUE
L’adaptation de comics, même si elle
fait encore figure d’événement (voire la projection de presse
sous haute sécurité), est devenue un sous-genre à part entière
du cinéma fantastique américain. Un filon qui, vu le nombre
de titres existants, ne serait-ce que chez Marvel, n’est pas
près de s’épuiser, profitant des progrès technologiques pour
prendre corps de manière crédible.
Et ce X-Men 2, à l’instar de Batman, le père
de tous ces nouveaux rejetons, marque une nouvelle étape.
À l’exploitation excentrique et grand guignol du titre par
Tim Burton, Bryan Singer (Usual Suspect) nous
offre une réussite paradoxale d’effacement visionnaire, une
norme conventionnelle de qualité et dépourvue de toute personnalité.
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X-Men 2 reprend là où s’arrête
le premier opus et poursuit sa vaste métaphore sur le racisme,
la manipulation et ses mécanismes agressifs de répression
et de manipulation des masses. Il synthétise surtout l’obsession
de la réussite de l’adaptation, propre à ce sous-genre ;
une obsession qui aboutit à un résultat inédit. Pour
se préserver de la double comparaison avec le comics
et avec le premier X-Men, le film se réfugie dans une
ironique mutation, où l’adaptation apparaît plus darwinienne
que cinématographique ; on peut la résumer ainsi :
pour éviter les critiques (celle des fans bien entendu, pas
la nôtre), il ne faut pas adapter les X-Men, il faut
être ce comics (une autre façon de dire que pour survivre
dans le cinéma, il ne faut pas hésiter à muter).
La réussite de X-Men réside donc dans cette capacité
à construire une histoire qui aurait largement tenu sa place
dans l’univers des X-Men. Pour cela, le film est écrit, découpé,
mis en scène, en fonction des questions narratives propre
à l’écriture de chaque comics : développement
des personnages et de leurs relations personnelles au milieu
d’une intrigue générale, mise en scène de combats impliquant
plusieurs personnages, simultanéité des actions de chacun
des membres du groupe, utilisation crédible du pouvoir de
chacun sans tomber dans l’invincibilité héroïque ; cela
pour synthétiser au mieux quinze ans de la série en un épisode. Et
dans une résignation de vases communicants, on se surprend
à l’apprécier non plus comme un film, mais comme une immense
BD.
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