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X-Men 2 (c) D.R. X-MEN 2
de Bryan Singer

Par Raki Gnaba


SYNOPSIS : Après qu’un mutant eut attenté à la vie du Président des Etats-Unis, le mystérieux général Stryker profite de cette attaque et des craintes de la société pour relancer un mouvement anti-mutant. Le manoir des X-Men est attaqué, la machine Cerebro détournée pour repérer et anéantir tous les mutants de la planète . Les X-Men et Magneto s’unissent pour affronter cette menace.

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POINT DE VUE

  X-Men 2 (c) D.R.

L’adaptation de comics, même si elle fait encore figure d’événement (voire la projection de presse sous haute sécurité), est devenue un sous-genre à part entière du cinéma fantastique américain. Un filon qui, vu le nombre de titres existants, ne serait-ce que chez Marvel, n’est pas près de s’épuiser, profitant des progrès technologiques pour prendre corps de manière crédible.

Et ce X-Men 2, à l’instar de Batman, le père de tous ces nouveaux rejetons, marque une nouvelle étape. À l’exploitation excentrique et grand guignol du titre par Tim Burton, Bryan Singer (Usual Suspect) nous offre une réussite paradoxale d’effacement visionnaire, une norme conventionnelle de qualité et dépourvue de toute personnalité.

X-Men 2 (c) D.R.

X-Men 2 reprend là où s’arrête le premier opus et poursuit sa vaste métaphore sur le racisme, la manipulation et ses mécanismes agressifs de répression et de manipulation des masses. Il synthétise surtout l’obsession de la réussite de l’adaptation, propre à ce sous-genre ; une obsession qui aboutit à un résultat inédit.  Pour se préserver de la double comparaison avec le comics et avec le premier X-Men, le film se réfugie dans une ironique mutation, où l’adaptation apparaît plus darwinienne que cinématographique ; on peut la résumer ainsi : pour éviter les critiques (celle des fans bien entendu, pas la nôtre), il ne faut pas adapter les X-Men, il faut être ce comics (une autre façon de dire que pour survivre dans le cinéma, il ne faut pas hésiter à muter).

La réussite de X-Men réside donc dans cette capacité à construire une histoire qui aurait largement tenu sa place dans l’univers des X-Men. Pour cela, le film est écrit, découpé, mis en scène,  en fonction des questions narratives propre à l’écriture de chaque comics : développement des personnages et de leurs relations personnelles au milieu d’une intrigue générale, mise en scène de combats impliquant plusieurs personnages, simultanéité des actions de chacun des membres du groupe, utilisation crédible du pouvoir de chacun sans tomber dans l’invincibilité héroïque ; cela pour synthétiser au mieux quinze ans de la série en un épisode. Et dans une résignation de vases communicants, on se surprend à l’apprécier non plus comme un film, mais comme une immense BD.