SYNOPSIS :
C’est un monde où s’affrontent
deux peuples: les Pyross et les Hydross. Pour les Pyross, adorateurs
du soleil, l’eau n’est que mort et désolation. Elle ronge, comme
un acide. Les pluies annoncent également le réveil des dragons
qui les pourchassent jusque dans leur cité troglodyte d’Orfalaise. Chaque jour, ils guettent les signes annonçant
le retour de la saison sèche. Quand enfin revient le temps du
soleil, les chevaliers Pyross partent en croisade par-delà les
déserts, jusqu’à Amphibole, la cité de ceux qu’ils tiennent
pour responsables de leur malheur : les Hydross, les enfants
de la pluie. De leur destruction naîtra, paraît-il, un monde
meilleur, sans pluie, débarrassé des dragons. Pour les Hydross,
le cycle est inversé : le feu du soleil les change en statues.
Seule la pluie bienfaitrice pourra les ramener à la vie. En
attendant, tout au long de la saison sèche, leur corps de pierre
est à la merci de leurs ennemis. La guerre des Pyross et des
Hydross est un éternel recommencement… Jusqu’au jour où Skän, jeune guerrier Pyross parti en croisade au-delà du désert,
pose les yeux sur Kallisto.
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TOUCHE PAS À MON POTE
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Entre Disney, Michel Ocelot, Dreamworks,
Pixar et Hayao Miyazaki, y a-t-il encore une place pour un autre
genre de dessin animé ? Philippe Leclerc répond modestement
à la question avec ses Enfants de la pluie. Ayant consacré
sa vie au cinéma d’animation, le sieur a été animateur sur deux
films de Paul Grimault dont le chef-d’œuvre Le roi et l’oiseau
(1980). Ce qui n’est tout de même pas rien. On l’aura compris
à la lecture du synopsis : Les enfants de la pluie est
un appel à la tolérance et un hymne à la différence. Ce qui
est beau, mais pas nouveau. Ce n’est pas pour autant que le
résultat n’est pas plaisant, bien au contraire. Les deux groupes
qui s’affrontent sont dessinés de façon différente : les
Pyross, peuple qui vénère le feu et le soleil, ont la peau orangée,
une musculature sèche, les traits du visage marqués et des crêtes
cartilagineuses sur le crâne en lieu et place des cheveux. En
revanche, les Hydross, peuple de la pluie, ont la peau vert
émeraude ou bleue pâte et un physique arrondi. Ce schéma a priori
binaire et simpliste cède cependant vite la place à des nuances
appréciables. Cette confrontation entre deux mondes qui ne se
connaissent pas est une métaphore d’un racisme gangrené par
les lieux communs et l’ignorance. La rencontre des deux enfants,
débarrassés de la stupidité des préjugés et préférant le langage
à la lâche violence, est un pas en avant qui donnera l’exemple
à un peuple (celui du soleil) aveuglement manipulé par un être
ignoble.
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La parabole est d’actualité (regardez
un peu autour de vous) et sonne d’autant plus juste que le film
impose un ton adulte et un traitement visuel impressionnant.
Les enfants de la pluie pioche dans tous les registres
(l’initiatique, la science-fiction, le conte naïf, l’épopée)
afin de conférer une densité au script. Pris séparément, les
ingrédients peuvent paraître légers, mais leur somme est très
cohérente. Par-dessus tout, ce dont on sait gré à Philippe Leclerc,
c’est d’avoir annihilé toute forme de niaiserie, comme lors
de cette scène où le tyran des Pyross se transforme physiquement
en monstre pour refléter à quel point son âme est impure. Le
procédé peut ne pas sembler subtil, mais il marquera certainement
les enfants, à qui le film est principalement destiné. De la
même façon, on n’a pas ici de lourdes chansons « made in
Disney », mais des thèmes musicaux correspondants à la
personnalité de chaque personnage.
Moins complexe et novateur, mais davantage axé sur les enfants
que le très beau Mari Iyagi, le film séduit même jusque
dans ses défauts, comme le happy end, aussi convenu que magnifique.
Ce paradoxe constant est bizarrement ce qui fait la force de
ce dessin animé à la fois banal et passionnant.
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Titre : Les Enfants de la pluie
/ The Rain Children
Réalisateur : Philippe
Leclerc
D'après l'oeuvre de
: Serge Brussolo
Production : MK2
Productions, Praxinos
Distribution :
MK2 Diffusion
Compositeur : Didier
Lockwood
Pays : Corée, France
Sortie : 25 juin
2003
Durée : 1h26
Année : 2002
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