SYNOPSIS :
Lee Holloway n'a pas vraiment tous les atouts de son côté lorsqu'elle
vient solliciter un emploi de secrétaire auprès de l'avocat
E. Edward Grey. Premièrement, il n'y a que très peu de temps
qu'elle a quitté l'hôpital psychiatrique où elle avait été internée.
Deuxièmement, après seulement une journée passée au sein d'une
famille étriquée et étouffante, elle a de nouveau succombé à
son penchant pour l'automutilation.
Bien qu'elle n'ait jamais tenu d'emploi de toute son existence,
Lee est tout de même embauchée par Mr Grey. Au début, son travail
est banal. Mais bientôt, entre taper à la machine, faire le
café et classer les dossiers, une étrange relation se noue entre
Lee et M. Grey. Mais cette liaison est découverte par la famille
de Lee et par Peter, son épisodique petit ami… |
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VAS-Y, FAIS MOI MAL…
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Bonne nouvelle pour les cinéphiles en
quête de cinéma différent : La Secrétaire est un film
azimuté et intrigant qui fait partie de cette catégorie d’œuvres
trop rares qui démarrent normalement, bifurquent dans des directions
incontrôlées et dérapent progressivement hors de nos conventions
filmiques. Ce qui ne peut être que très réjouissant.
En quelques bobines, La Secrétaire raconte les relations
SM entre Lee et Peter, deux personnages barges et pourtant différents,
qui ne prennent leur pied qu’en se faisant du mal. Certes, on
ne compte plus les films où l’on aime se blesser pour montrer
qu’on est amoureux et, sur ce plan, le cinéma sud-coréen nous
a d’ailleurs récemment habitué à des œuvres conséquentes où
l’on autopsiait brillamment les dérives SM de personnages torturés
(on pense rapidement au Fantasmes de Jang Sun-Woo mais
surtout à L’île de Kim Ki-Duk).
Ici, le contexte est différent puisqu’au départ, le film démarre
comme une amusante satire du monde du travail (on pense par
intermittences à la drôlerie de Choses Secrètes et Stupeurs
et Tremblements) et aborde en profondeur des sujets brûlants
(le joug et le stress de la famille, la folie) mis en valeur
par des idées formelles débridées qui séduisent l’œil et l’esprit.
Mais, au moment où ils s’y attendaient le moins, nos deux amis
découvrent quelque chose qui va bouleverser le train-train quotidien
: les joies de la fessée. Ils sont tellement contents qu’ils
en redemandent. Et leur plaisir devient le nôtre…
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Le film semble trouver son rythme lorsqu’il
met en scène cet épisode de la fessée où la jeune femme, à
la fois déconcertée et excitée, découvre enfin ce qui la fait
jouir intérieurement. En donnant des claques sur les fesses
et/ou en aimant les recevoir, nos deux protagonistes, jusque-là
en proie à des pulsions inavouables (à l’instar de Lee qui
aime beaucoup triturer sa peau), vont ressentir des choses
fortes qu’ils n’avaient jamais vécues auparavant. Cela devient
un rituel plutôt drôle, mais M. Grey, délicieusement ambiguë
et énigmatique, continue de se prendre au jeu jusqu’à ce qu’il
soit choqué par l’attitude de sa jolie secrétaire, qui semble
en demander trop.
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