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Thje Matrix Reloaded (c) D.R. FESTIVAL DE CANNES 2003
Sélection officielle

THE MATRIX RELOADED

d'Andy & Larry Wachowski
Par Morgan CANFIELD


SYNOPSIS : A la merci des machines qui maintiennent les hommes en esclavage, une communauté d’individus courageux menés par Neo tente de sauver la cité de Sion et de découvrir les secrets qui régissent la Matrice.

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POINT DE VUE

  Thje Matrix Reloaded (c) D.R.

Le film s’ouvre sur le personnage de Trinity - Carrie-Anne Moss - plongeant dans le vide depuis un building, la caméra la suit, au ralenti pour détailler chaque partie de son visage. Un homme traverse le mur qu’il a enfoncé à mains nues, lui-même saute à sa poursuite, des coups de feu s’ensuivent, ralentis grâce au désormais célèbre effet « bullet-time », le spectateur aura bien le temps d’examiner les deux personnages sous tous les angles possibles. Les effets sont là, avant même que la trame narrative ne se mette en place, ils sont clinquants, souvent hideux, presque toujours superflus. Ils rappellent, pour ceux des spectateurs qui ne le sauraient pas encore, que le premier épisode de Matrix fut un tel succès au Box Office que le budget des frères Wachowski a dorénavant explosé. Laides, ou au meilleur cas de mauvais goût, ces images résument parfaitement ce qu’est le second épisode de Matrix, un assemblage pompeux de scènes sans logique, et une accumulation de combats spectaculaires dont la répétition finira par lasser les plus enthousiastes.

Matrix Reloaded revient sur l’apprentissage du personnage de Neo - Keanu Reeves -, et l’exploration d’une dimension établit par la Matrice, dimension seulement fantasmée et qui cache un monde dominé par les machines. Cet univers paranoïaque encourage à de nombreuses lectures. C’est, du moins idéalement, une fable universelle sur la place de l’Homme dans la société, face à son désir et à ses frustrations, une attaque frontale portée à ce monde de consommateurs, en tout point semblable au nôtre, comme autant d’individus disciplinés et incapables de contester leur approche de la réalité, un « monde comme représentation » livré aux cyniques quels qu’ils soient, tandis que l’être humain a perdu foi en ses propres capacités, et en son pouvoir.

Thje Matrix Reloaded (c) D.R.

Le film des frères Larry et Andy Wachowski n’atteint cependant jamais la portée du discours « cyberpunk » de William Gibson ou de Bruce Sterling comme réponse à l’Amérique Reaganienne, en partie en raison de la surenchère systématique des effets visuels, du recours trop évident à la technique qui ne parvient pas à dissimuler l’inanité du scénario, la pauvreté des dialogues ou l’emploi de publicités à peine dissimulées pour des marques partenaires, car rarement on aura pu voir un film aussi volontairement hollywoodien dans sa construction, dans le peu d’attention apporté à la mise en scène ou dans la direction des acteurs, jusqu’à une absence évidente d’esprit. Le film, sans qualité particulière ni talent, se prolonge dans une succession de scènes laborieuses où s’enchaînent jusqu’au dernier les poncifs de la science-fiction et du récit édifiant, montés grossièrement à la suite de scènes de combats et de considérations navrantes sur l’état du monde ou l’ambiguïté du concept de réalité. Quant au développement de l’histoire et des aventures de Neo et de ses compagnons, Matrix Reloaded en finit définitivement avec l’intention de scénario du premier épisode, les personnages voient leur caractère considérablement appauvri, ils entrent et sortent du cadre sans raison apparente, donnent quelques coups de pieds avant de disparaître pour peut-être un quart de l’action.