SYNOPSIS : Man est une jeune adolescente
totalement aveugle depuis l’âge de deux ans. Dix-huit années
plus tard, elle a la chance de bénéficier d’une transplantation
de cornée. Tout se passe pour le mieux, même si Man a du mal
à s’habituer à la lumière. Les jours passent, les progrès sont
considérables. Seulement, problème : Man commence à percevoir
des choses troubles, des ombres qu’elles ne devraient pas voir
normalement. Et si elle voyait les morts ? |
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SHE SEES DEAD PEOPLE
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Avec son héroïne qui voit des gens
morts, The Eye, film thaïlandais des frères Pang
, fait immédiatement penser au Sixième Sens, de la
même façon que l’intrigue (une jeune aveugle qui recouvre
la vue grâce à une opération de la cornée) évoque le Blink
de Michael Apted , un excellent thriller dans lequel une
jeune femme (Madeleine Stowe) atteinte du même mal que Mun,
était sur les traces d’un tueur en série redoutable. Mais tout
reste relatif : dire que The Eye est un plagiat asiatique
du film de M. Night Shyamalan reviendrait à affirmer que
ce dernier a trouvé toute son inspiration dans le Carnival
of Souls de Herk Harvey, auquel il a sans doute emprunté
le coup de théâtre final. En ce qui concerne l’inévitable
parallèle avec Blink, il n’est pas inutile d’ajouter
que le thème de la greffe qui donne lieu à des manifestations
fantastiques est un genre en soi, et dont l’exemple le plus
immédiat remonte aux Mains d’ Orlac. Autrement dit,
rien ne peut plus être neuf de nos jours. Pour autant, The
Eye réussit le bel exploit de surprendre avec du déjà-vu.
C’est d’ailleurs ici que réside toute la force du film.
Au départ, on peut avoir l’impression que les cinéastes
restent prisonniers de leurs influences et nous servent
un scénario sans originalité. On a tort. En fait, les références
un peu trop appuyées fonctionnent comme de beaux trompe-l’œil.
Alors qu’on croit savoir où les cinéastes comptent nous
emmener, on se fait régulièrement avoir par une intrigue
retorse et mystérieuse. On pourrait diviser le film en deux
parties : la première crée une atmosphère trouble dans laquelle
la protagoniste recouvre la vue et découvre le monde sous
un nouveau jour. Cela implique un travail sur soi-même et
des découvertes, celle de son identité certes, mais aussi
du visage des autres (elle regarde les photos de son enfance
et de sa famille). La jeune Man apprend également à écrire,
à distinguer les choses et à se regarder dans un miroir,
même si cela n’est pas toujours facile. Tout est fondé ici
sur la perception et le rapport que Mun a avec le monde
extérieur. Pour autant, ce n’est pas parce que tout lui
apparaît sous un jour lumineux que les ténèbres ne sont
pas absentes.
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