SYNOPSIS :
Pour quelques secondes d’hésitation au départ d’une course de
descente à vélo, Laurie se voit contrainte à une retraite anticipée.
Elle revient à Montréal, chez son frère physicien, et devient
coursière à vélo en centre ville. Par hasard, elle découvre
la boutique de Lorenzo, un vieil Italien grincheux, ancien coureur
recyclé dans la réparation de roues. Leur première rencontre
est explosive : Lorenzo se retrouve face à la colère de
Laurie, qui n’imagine pas son existence sans course. Il tente
alors de la convaincre qu’à 200 à l’heure, on passe à côté de
bon nombre d’émotions. |
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LA PETITE REINE
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À quelques jours du centenaire du Tour de
France où l’on voit mal ce qui pourrait empêcher Lance Armstrong
de remporter sa cinquième victoire d’affilée, que la perspective
des après-midi télévisuels du mois de juillet vous déprime
ou que vous ne juriez que par Copi , El Chabat ou Indurain,
vous vous demandez l’intérêt d’aller voir un premier film
québécois sur le vélo. La réponse tient en deux mots et
un regard : Charlotte Laurier (Laurie), l’actrice principale
de 2 secondes, sous le regard de Manon Briand, la réalisatrice.
Selon une idée répandue et néanmoins très juste, un film est
un documentaire sur un acteur ; 2 secondes est
un documentaire éblouissant et impudique sur Charlotte Laurier.
Présente dans tous les plans, on sent presque physiquement
le désir de la réalisatrice de capter toutes les attitudes
du corps de son héroïne, sorte de Giulietta Masina qui se
serait mise au vélo. Clownesque, enfantin, mutin, son visage
aux cheveux rasés reste longtemps en mémoire après la vision
du film.
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2 secondes a cependant les défauts
de ses qualités : comment faire exister d’autres personnages
auprès de celui incarné par Charlotte Laurier sans qu’ils
n’apparaissent comme fades et artificiels. Soyons francs,
le vélo n’est ici qu’un prétexte, et l’on se demande pourquoi
Manon Briand n’a pas choisi le parti-pris d’abandonner toute
idée d’intrigue, au lieu de tenter de raconter une histoire
qui n’arrive pas à passer ailleurs que dans le corps de son
actrice principale. Cet aspect du film en vient du coup à
créer des personnages (Lorenzo excepté) que la narration du
film sacrifie littéralement, comme s’ils n’avaient pas la
place suffisante pour tenir dans le cadre, à côté de Laurie.
La dernière partie du film, la plus belle, parvient pourtant
à faire exister un personnage qui surgit dans le film comme
une apparition. Ce personnage féminin, à la fois apparition
et révélation, double fantasmé ou réel suscité par la parole
de Lorenzo, sonne comme aveu de la part de la réalisatrice :
seul un personnage-apparition actualisé par la parole de Lorenzo
pouvait exister auprès de Laurie, tout en faisant exister
la fiction.
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Titre :
2 secondes
Réalisateur :
Manon Briand
Scénariste :
Manon Briand
Acteurs : Charlotte
Laurier, Dino Tavarone , Jonathan
Bolduc, Suzanne Clément
Photo : Louise Archambault,
Pierre Crépô , James Gray
Musique : Dominique
Grand, Sylvain-Charles Grand
Production : Max Films
Distribution: Epicentre
Films
Sortie le : 25 juin
2003
Durée : 1h 40 mn
Pays : Canada
Année : 2002
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