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« La Ferme » était par ailleurs le titre
original du film. C’est la matrice... Le film montre ainsi
une usine à robots et ses vertueuses conséquences. L’entraînement
sera bénéfique (c’est la conclusion du film !). Voilà l’état
du cinéma hollywoodien. Le recruteur (pauvre Al Pacino) annonce
à ses jeunes recrues dès le début : il y a le bien et le mal,
et « la CIA est dans le camp du bien »… au cas où il y aurait
le moindre soupçon à ce sujet ! Mot pour mot le discours de
George Bush. La CIA est filmée comme une société secrète,
excitante, sexy, jeune : « Engagez-vous ! » On nage alors
en plein Starship Troopers... l’ironie en moins.
La Recrue est un film de recrutement. On ne peut plus
clair.
Avec cela s’accompagnent tous les poncifs paternalistes, ici
classifiés et répertoriés pour le film : un jeune homme est
« découvert » par un vieil instructeur (figure du père lourdement
soulignée ici) qui forme ce jeune, et celui-ci, bien sûr,
se surpasse, étonne, mais il est aussi humain, doute, remue,
fait des fautes. Il est un peu comme nous au fond. Comme «
tout le monde. » Deux heures édifiantes d’un retour en arrière
idéologique et cinématographique rarement atteint. Un film
comme une machine à voyager dans le temps… nous ramenant vers
ce qu’il y a eu de pire au cinéma. Et nous savons, hélas,
que le pire est toujours tellement plus aguicheur.
La Recrue, du travail de pro.
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1) Lire ou relire « Le Pentagone et
la CIA enrôle Hollywod » de S. Blumenfeld
dans Le Monde du 24 juillet 2002 et
« Blockbusters & Bush » de F. Bousquet sur
cadrage.net (Mai 2003).
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