SYNOPSIS :
Un radin convulsif incapable de payer une addition… Un restaurateur
trop généreux qui se ruine à force d’investir… Une femme mystérieuse
résolue à faire payer les hommes… Un grand patron qui brade
ses usines à la suite d’un infarctus… Une jeune héritière qui
veut se faire aimer pour elle-même… En quelques jours à Lyon,
ces personnages vont se croiser : à travers ces récits
entremêlés, Le Coût de la vie essaie d’identifier notre
rapport intime à l’argent. |
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POINT DE VUE
On pourrait croire à travers le choix de
la comédie que Le Coût de la vie est aux antipodes
du précédent Trois Huit de Philippe Le Guay. Mais finalement
ce que l’on y retrouve est assez proche et très satisfaisant :
une certaine acuité dans la peinture sociale contemporaine.
Dans ce film choral, les personnages, les milieux, les décors
s’entremêlent allègrement autour du thème de l’argent. L’originalité
du scénario de Philippe Le Guay réside ici dans le choix du
prisme de l’argent pour mettre en scène l’existence de ces
personnages à la psychologie complexe et variée. La scène
initiale en dit déjà long sur l’interrogation et la complexité
des réponses possibles que propose Le Guay sur notre cupidité
ou notre désinvolture face à l’argent.
La seconde démarche originale est de mettre
en scène notre rapport à l’argent non pas avec le milieu social
dont nous sommes issus, mais bien avec le conflit personnel
que nous avons dans notre choix de vie. Ainsi Vincent Lindon
va composer avec justesse un restaurateur fauché mais naturellement
généreux, tandis que le personnage de Fabrice Luchini pour
qui la radinerie est un art, va tenter d’infléchir ce fâcheux
comportement au contact de la mystérieuse Héléna (Géraldine
Pailhas ) avec qui il va élaborer une relation riche, à la
fois financière, amoureuse et thérapeutique. Quand Vincent
Lindon oriente son personnage vers une dimension plus dramatique,
Fabrice Luchini va interpréter ce rôle moliéresque en jouant
à fond la carte de la comédie, travaillant son apparence,
sa gestuelle et sa diction pour obtenir cette caricature nuancée
et jouissive de l’avare moderne. D’où cette complexité du
ton et de l’écriture des personnages qui sont dans ce film
en constante évolution.
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Philippe Le Guay soigne l’écriture et la
mise en scène de ses personnages de bout en bout. Ainsi, ceux-ci,
à la fin du film vont tous connaître une période de crise
et se révéler à eux-mêmes, ce qui est l’occasion d’assister
à des scènes mémorables comme celle où le personnage d’Isild
Le Besco ne peut s’empêcher de cracher son mépris social envers
son supérieur qui la congédie, ou la scène où le personnage
de Vincent Lindon découvre avec angoisse que sa générosité
excessive s’explique par son inaptitude à recevoir.
Enfin, quand Le Guay s’amuse à faire se
rencontrer ses deux figures antinomiques incarnées par Lindon
et Luchini, c’est une émotion fugace mais forte qui en jaillit.
Comme si ce bref échange final apportait un espoir d’équilibre
pour ces deux personnages en pleine interrogation.
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Titre :
Le coût de la vie
Réalisateur :
Philippe Le Guay
Scénariste :
Philippe Le Guay
Acteurs : Vincent Lindon,
Fabrice Luchini, Géraldine Pailhas, Lorant Deutsch,
Isild Le Besco, Claude Rich, Camille Japy, Catherine
Hosmalin, Michel Vuillermoz, Bernard Bloch…
Adaptation et dialogues :
Jean-François Goyet
Musique : Philippe
Rombi
Image : Laurent Machuel
Montage : Martine Giordano
Son : Laurent Poirier
Monteur son : Jean
Goudier
Mixage : Dominique
Hennequin
1er assistant réalisateur
: Yvon Rouve
Scripte : Sylvie Koechlin
Distribution des rôles :
Frédérique Moidon
Directeur de production :
Jean-Jacques Albert
Décors : Jimmy Vansteenkiste
Costumes : Anne Schotte
Maquillage : Michelle
Constantinides
Coiffure : Catherine
Crassac
Production : Anne-Dominique
Toussaint
Régisseur général :
Didier Carrel
Coproduction : Les
Films des Tournelles, Pathé Renn Production, M6
Films, Gimages Films.t
Sortie nationale :
le 30 juillet 2003t
Durée : 1h 50
Pays : France
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