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ZERO
UN
De Jeanne Biras, Leanna Creel, Aristomenis
Tsirbas, Mark Palansky, Tristan Aurouet, Gilles Lellouche,
Jean-Jacques Dumonceau,
César Vayssié, Niko Meulemans, Christophe Campos,
Stéphane Levallois |
Par
Laetitia HEURTEAU |
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SYNOPSIS :
À travers dix courts-métrages, Luc Besson et sa société de production
et de distribution EuropaCorp propose au public de découvrir
de jeunes talents en réalisation, à l’occasion de la Fête du
Cinéma. Dix réalisateurs, dix scénarii d’horizons divers (Etats-Unis,
France, Belgique), dix points de vue originaux sur le cinéma
et l’animation. |
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POINT DE VUE
Belle initiative de Luc Besson que de lancer
de jeunes réalisateurs de courts-métrages sous les projecteurs
d’un public de plus en plus attiré par la forme dynamique
du court-métrage : « Le court-métrage est un
excellent moyen de se faire la main concrètement, mais, souvent,
l’expérience est incomplète parce que ces petits films ne
rencontrent pas forcément un vrai public. Notre idée était
de revaloriser le court-métrage en l’amenant vers le grand
public, de lui offrir un espace, au cinéma, en le traitant
comme un long. » Une dynamique que Luc Besson nous
a assurée, lors de la présentation à la presse en mai dernier,
poursuivre dans les années à venir : « Cette
année nous inaugurons avec Zéro un, l’année prochaine avec
Zéro deux et ainsi de suite. »
Du côté des « jeunes poulains »
en question, beaucoup de bonnes surprises sont au rendez-vous.
Et ce n’est pas un hasard si la série de courts commence par
Au suivant de Jeanne Biras (France), qui met en scène
une directrice de casting (Isabelle Nanty) exaspérée par le
ballet incessant des candidats pour une publicité, tandis
qu’elle vit un drame sentimental. Elle va s’acharner sur un
brave comédien plein de bonne volonté. Pour la réalisatrice,
la particularité de son court consistait à présenter « une
forme de burlesque et d’émotion étroitement mêlés dans laquelle
le point de vue de chacun est respecté. Et aussi l’immersion
quasi-documentaire dans un milieu professionnel survolté. »
Jeanne Biras sait de quoi elle parle, car elle a été elle-même
directrice de casting d’une quarantaine de longs-métrages.
Son nouveau défi : écrire un long-métrage et le réaliser.
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Second court-métrage de la série, et non
moins intéressant, Offside offre une photographie très
particulière et un cadrage très près du sol et près des corps,
qui colle avec pertinence au sujet : pendant la Première
guerre mondiale, le jour de Noël 1914, tapis dans leur tranchée,
les soldats ennemis s’observent. Le temps d’un match de football,
ils vont déposer les armes et faire une trêve. Une histoire
bouleversante, hautement symbolique et vraie. Quand la réalisatrice
américaine Leanna Creel a appris cette histoire de trêve par
le football dans les tranchées, elle a tout de suite vu l’effet
visuel important que cela pouvait apporter. « Je pense,
pour ma part, que la paix est un vrai miracle. Le fait que
cela se soit produit une fois donne beaucoup d’espoir. J’avais
envie de raconter une histoire puissante, structurée, en essayant
d’utiliser le moins possible de dialogues. Ce n’est pas forcément
avec les mots que les humains communiquent le mieux, »
explique-t-elle.
Dans Zéro un, l’animation
est aussi de la partie avec The Freak, un drôle de
petit bonhomme qui ramène la fantaisie et la liberté dans
un monde devenu aseptisé, où l’individu n’a plus sa place.
Autre film d’animation, Chickendales du Belge
Niko Meulemans est un gros délire visuel sur Gino, un coq
latino et macho qui s’est mis en tête de sauver ses copines
des frigos d’un supermarché. La référence Chicken
run est bien sûr très visible dans cet exercice réussi
d’animation.
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