SYNOPSIS :
Durant le Deuxième conflit mondial, l'équipage de l'U.S.S. Tiger
Shark, un sous-marin américain, doit se porter au secours de
trois naufragés d'un navire britannique. Cette simple mission
de routine va rapidement tourner au cauchemar, lorsque le submersible
se retrouve dans la ligne de mire de plusieurs u-boats allemands.
Au fond de l'Océan Atlantique, l'équipage du sous-marin devra
par ailleurs faire face à une autre menace bien plus terrifiante... |
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I WANNA BE A KENNEDY !
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Récemment, le K-19 de Kathryn Bigelow
a tenté de remettre au goût du jour le film «de sous-marin»,
devenu en quelques années un genre en soi dans lequel quelques
réalisateurs chevronnés comme John McTiernan (A la poursuite
de l’octobre Rouge, 1990) ou encore Wolfgang Petersen
(Das Boot, 1981) ont fait leur preuve. Conscient
de ces imposantes références, David Twohy, réalisateur émérite
de séries B réjouissantes telles que The Arrival, Timescape
et Pitch Black, n’a pas envie d’aligner les lieux
communs ni de tomber dans la facilité.
Qu’on se le dise : Abîmes n’est pas un blockbuster
bourrin qui se contente de multiplier des effets pyrotechniques
pour mieux ensevelir la vacuité du fond. Au contraire : le
film prend plaisir à fureter et à explorer toutes les pistes
offertes par un script-tiroir (huis clos, fantastique, surnaturel…).
Le scénario écrit par Darren Aronofsky (réalisateur de π)
est extrêmement malin et ne reformule pas les figures éprouvées
du genre. Pour cela, il multiplie les fausses trappes (d’où
viennent les trois rescapés ?, qu’est devenu le bateau ?),
traque les faux-semblants, enregistre le tohu-bohu intérieur
d’hommes taraudés par la présence d’une jolie dame à bord
et, accessoirement, de fantômes.
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L’idée consiste à démarrer comme un film
de sous-marin lambda pour basculer progressivement vers le
film fantastique où l’irrationnel prend le pas sur le physique.
Aux antipodes des films d’horreur actuels rongés par le condescendant
second degré et englués dans le cynisme, Abîmes préfère
distiller une tension oppressante pour mieux renforcer la
puissance horrifique du canevas. Au gré de multiples rebondissements,
le sous-marin se métamorphose en une maison hantée dans laquelle
les personnages sont prisonniers d’un lieu où errent des présences
maléfiques. Le fait que cela se passe pendant la Seconde Guerre
mondiale est un danger de plus qui accentue une menace binaire,
à la fois interne (les ectoplasmes, les manifestations surnaturelles,
un disque qui se met en marche sans raison, le manque d’oxygène…)
et externe (les profondeurs de la mer, les abysses, les bombardements…).
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