SYNOPSIS :
Juge d'instruction, Carole est un peu rigide. Elle partage sa
vie entre le Palais de justice et son mari, Bruno. Tina, voleuse
récidiviste ayant déjà fait deux mois de prison, n'est pas rigide
du tout et a une passion dévorante pour les chaussures. Ces
deux femmes, qui n'ont apparemment rien à voir, vont se rencontrer
au Palais de justice et ne plus se quitter. Peut-être parce
qu'elles sont toutes deux filles uniques et que chacune pourrait
être la sœur que l'autre aurait aimée avoir. |
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POINT DE VUE
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Pour son neuvième long-métrage, Pierre Jolivet
s'est entouré comme il en a l’habitude de nombre de ses fidèles
compagnons. Outre les acteurs (Vincent Lindon, François Berléand
et Roschdy Zem), le réalisateur a aussi fait appel au producteur
Frédéric Bourboulon, qui avait déjà financé Fred et
Ma Petite Entreprise, mais aussi au scénariste Simon
Michaël (Les Ripoux, La Totale).
Dans Ma Petite Entreprise, Jolivet explorait un univers
essentiellement masculin. Dans Filles Uniques, changement
de décor : il choisit cette fois de raconter une histoire
de femmes, celle de deux jeunes trentenaires que tout sépare
mais qui vont, malgré leurs différences sociales, se reconnaître
jusqu’à nouer une relation quasi-fraternelle.
Carole est juge d’instruction et mariée, Tina est un peu paumée
et sort de prison. A priori, peu de chances pour elles de
se croiser en dehors du Palais de justice, et encore moins
de devenir amies. Tous les ingrédients sont donc réunis pour
que leur rencontre soit singulière, à la fois source de conflits
et riche en émotions. Mais malgré une entame prometteuse,
le scénario ne tient pas ses promesses et s’étiole au fil
des minutes. Jolivet s’enlise inexplicablement dans une intrigue
policière là où on attend plutôt une comédie sociale un peu
douce amère. D’autant plus que cette vague affaire d’arnaque
au casino ne tient décidément pas debout et finit par nous
détourner des personnages et de leur psychologie.
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Pourtant, Carole et Tina, deux originales
dans leurs genres, nous sont sympathiques. On voudrait en
savoir plus sur leur parcours, sur les raisons qui les poussent
malgré tout à se fréquenter. S’agit-il d’une simple relation
d’amitié ou faut-il y voir des affinités plus électives ?
Elles sont filles uniques, et (donc ?) seules, confient-elles
à demi-mot dans une des rares scènes touchant à l’essentiel,
mais sans vraiment s’attarder sur le sujet. Dommage, on aurait
bien aimé que Jolivet aille un plus loin sur ce terrain et
l’on reste un peu sur notre faim.
Outre ce regrettable choix scénaristique, il faut néanmoins
revenir sur l’incontestable réussite de Filles Uniques,
à savoir la force comique inattendue du duo Kiberlain-Testud.
Pour ces deux actrices, souvent utilisées dans un registre
plus dramatique, le contre-emploi est surprenant, certaines
séquences vraiment désopilantes, provoquant même à plusieurs
reprises de véritables éclats de rire dans la salle. Sans
compter qu’on sent à l’écran une véritable complicité qui
sera, n’en doutons pas, exploitée à l’avenir par d’autres
metteurs en scène.
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Titre :
Filles Uniques
Réalisateur :
Pierre Jolivet
Scénario :
Pierre Jolivet, Simon Michaël
Acteurs : Sandrine
Kiberlain, Sylvie Testud, François Berléand, Roschdy
Zem, Vincent Lindon
Image : Pascal Ridao
Son : Pierre Excoffier,
Sratos Gabrielidis, Frédéric Attal, William Plageollet
Montage : Yves Deschamps,
Deborah Braun
Musique : Serge Perathoner,
Jannick Top
Production : Les Films
Alain Sarde
Production exécutive :
Frédéric Bourboulon, Christine Gozlan
Distribution : Bac
Films
Année : 2003
Pays : France
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