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Moro No Brasil (c) D.R. MORO NO BRASIL
de Mika Kaurismäki
Par Julie REMY


SYNOPSIS : Un voyage musical au cœur du plus grand pays d'Amérique latine. Un cœur qui pulse à travers des rythmes hérités des habitants successifs du Brésil : Indiens, Européens, Africains. Toutes les influences culturelles que le pays a reçues se retrouvent dans ce film comme des strates géologiques vues en coupe longitudinale pour donner une variété de rythmes : forro, frevo, embolada, samba...  Au cours de la réalisation de ce documentaire, le Finlandais Mika Kaurismäki a traversé 4000 km et trois Etats du Nord-Ouest du Brésil et a rencontré une bonne trentaine de musiciens, pour la plupart venus de la rue et inconnus du public français. Le tout condensé en 1h45min.

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UN ROAD MOVIE AU PAYS DU RYTHME

  Moro No Brasil (c) D.R.

Moro no Brasil, « je vis au Brésil ». Voici une affirmation qui sonne comme une victoire pour Mika Kaurismäki. Ce cinéaste finlandais - peut-être moins connu que son jeune frère Aki, avec qui il a réalisé ses premiers films - présente ici son deuxième documentaire sur un thème musical. Le premier, tourné en 1981, portait sur des groupes de rock finlandais. Vingt ans plus tard, Kaurismäki livre une exploration filmée de son nouveau pays adoptif, aux antipodes de sa contrée nordique. Et comme au Brésil, les soucis s'expriment en dansant et chantant, le film porte autant sur la musique que sur les gens.

Moro no Brasil n'est pas forcément captivant pour un spectateur moyen, mais pour quelqu'un qui apprécie la musique brésilienne ou la musique folklorique, c'est un document très enrichissant. On y apprend que les chants et les danses traditionnels des Indiens survivent toujours, 500 ans après la découverte du pays, même si les premiers habitants écoutent maintenant la musique des Blancs, et les Blancs celle des Noirs américains (cf.à la fin du film, la reprise des tubes de James Brown par le groupe Funk'n Lata, en utilisant uniquement les rythmes et les instruments traditionnels de la samba). Inversement, la musique brésilienne est tellement riche qu'elle influence aussi l'Amérique du Nord, à l’instar de cette tradition des chants improvisés, appelés emboladas, où les « chanteurs » débitent à toute vitesse des histoires inspirées de leur communauté, de la vie dans la rue, parlant avant même d'avoir eu le temps de penser. Selon Kaurismäki, il s'agit d'une véritable préfiguration du rap contemporain, qui remonterait à une tradition médiévale portugaise.

Moro No Brasil (c) D.R.

Le mérite de la musique brésilienne, à l'image de sa société métissée, est d'avoir su intégrer les héritages des différents peuples. Ainsi, la flûte indienne pifano, toute en bois, est encore jouée dans le Nord-Est, la guitare et le tambourin ont été légués par les Portugais, tout comme la petite guitare appelée cavaquinho,qui s'est fait connaître à Hawaïï sous le nom de ukulele. Avec les esclaves africains sont arrivés le berimbau, une sorte d'arc en bois doté d'une seul corde métallique qui accompagne les cérémonies de candomblé et les parties de capoeira. La cuica, ce petit tambour dont le cri strident rappelle celui d'une femme, a également trouvé sa place dans la samba.

Dans cet univers, chacun trouve un moyen d'expression et de survie. La musique, au Brésil, comme en Haïti ou à Cuba, permet de sublimer les malheurs du quotidien et la misère. C’est aussi un lien entre les générations et les régions, un fil musical qui renforce le tissu social et le sentiment d’appartenance à la communauté. Ainsi le jeune rocker du Nordeste, Silvério Pessoa, explique mieux que personne ce que représente pour lui le forro : « C’est la célébration d’un groupe de personnes qui travaillent comme des fous dans les plantations de canne à sucre et pourtant ils chantent, ils prient et ils sourient à la fin de la journée lorsqu’ils entendent une chanson. Je viens de là, et même si parfois je suis très loin, mon cœur reste là-bas, dans la petite ferme, avec les traces de poussière menant aux plantations et à la musique de chez nous. »



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Titre : Moro No Brasil
Réalisateur : Mika Kaurismaki
Scénariste : Mika Kaurismaki
Scénario adapté : Mika Kaurismaki / George Moura
Directeur de la photographie : Jacques Cheuiche
Monteur : Karen Harley
Ingénieur du Son : Cristiano Maciel
Son : Uwe Dresch/ Robert Faust
Ingénieur du ré-enregistrement : Tobias Fleig
Producteur Exeécutive (Arte) : Hans Robert Eisenhauer
Producteur : Phoebe Clarke
Co-producteurs : Frank Scharf/ Joachim Ortmanns/ Mika Kaurismaki
Producteurs associés : Ella Werning (YLE TV1), Marco Antonio Coelho (Tv Cultura), Mario Borgnerth (Tv Cultura), Roberto Batista Viana, Marcelo Bresser, Lothar Mattner (WRD)
Co-production entre : Magnatel, Baden-Baden/ Arte Strasbourg, Marianna Film, Helsinki/ Tv Cultura , Sao Paulo, Lichthick, Cologne/ YLE TV 1 Helsinki    
Aides : Ministerio da cultura, Brazil, Lei do Audiovisual, (BNDES Wella do Brasil, Agfa do Brasil, Helsinki), Lei Roubanet, Filmstiftung NRW, Cologne, AVEK , Helsinki 
Pays : allemagne, brésile, france, finlande  
Sortie le : 18 Juin 2003
Durée : 1h 45mn     
Année : 2002