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Dirty Pretty Things (c) D.R. DIRTY PRETTY THINGS
de Stephen Frears
Par Romain LE VERN


SYNOPSIS : Okwe, un immigré clandestin nigérien, travaille comme chauffeur de taxi le jour et comme réceptionniste dans un hôtel miteux la nuit. Il partage son appartement avec Senay, une fière jeune femme turque, demandeuse d'asile, qui y travaille comme femme de chambre. Cet équilibre précaire est bouleversé par ce qu'il découvre dans une des chambres et qui l'horrifie. Confronté à un impitoyable monde parallèle qui menace de détruire l'être qui lui est le plus cher, il devra aussi accepter d'étonnantes révélations sur sa véritable identité…

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FREARS EST GRAND, JE SUIS TOUTE PETITE

  Dirty Pretty Things (c) D.R.

Sur le papier, Dirty PrettyThings a tout du petit Frears : minimaliste et simple. En réalité, le cinéaste signe avec cette chronique sur les immigrés et les laissés-pour-compte son meilleur film depuis Mary Reilly (1995). Et pourtant, au départ, rien n’était gagné : le sujet - dangereux - pouvait laisser craindre le manichéisme poids lourd ou le pathos suintant. Dans d’autres mains mal intentionnées, le script aurait basculé dans le concentré putassier et une certaine forme de racolage insupportable. Heureusement, il n’en est rien parce que derrière la caméra, se trouve Stephen Frears, cinéaste émérite, qui délivre ici un film faussement mineur voire anodin, qui sous son apparence légère, en dit long sur les déséquilibres d’une société déshumanisée. Devant, il y a des acteurs d’une extraordinaire sobriété, qui n’ont pas besoin d’en faire trop pour être au diapason.

Depuis quelques temps, on observe que Stephen Frears n’a cessé de musarder dans tous les registres de l’hommage (pompeux) au western (The Hi-Lo Country) à la chronique sentimentale sur fond de mélomanie (High Fidelity) en passant par le mélo ponctué de soubresauts historiques (Liam), pour délivrer des films inégaux mais souvent stimulants. De surcroît, cela lui permet d’éviter les redondances délétères qui évoquent de mauvais souvenirs à tout le monde (le cas fâcheux de The Van). Dirty PrettyThings montre la nouvelle facette d’un cinéaste peu conventionnel qui, cette fois-ci, furète vers le thriller et la tragédie urbaine.