SYNOPSIS :
Alex, 21 ans, jeune berlinois de l’Est, apprend la chute du
Mur, alors que sa mère, militante acharnée pour le progrès social
en Allemagne de l’Est, est dans le coma suite à l’infarctus
qui l’a terrassée alors qu’elle traversait la ville en plein
bouleversement. Les mois passent et le coma ne cède pas; la
ville se transforme, les voitures occidentales sillonnent les
rues, les publicités envahissent les murs; au bout de huit mois,
elle ouvre les yeux dans une ville qu’elle ne peut plus reconnaître;
Alex veut absolument lui éviter un choc brutal que son cœur
affaibli ne pourrait supporter… et profitant de son alitement,
avec l’aide de sa famille et de ses amis, il reconstruit autour
d’elle son univers familier. Et pour lui, tout ira bien tant
qu’elle ne bougera pas de sa chambre… |
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LE FABULEUX DESTIN D’ALEX
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S’il y a un film qui mérite d’être félicité
pour son originalité, c’est bien Good Bye Lenin, le
premier film de Wolfgang Becker dont le scénario futé est
basé sur un argument à la fois solide et astucieux (un ado
doit cacher à sa mère – une socialiste pure et dure – que
l’Allemagne s’est réunifiée). Sur ce canevas, le réalisateur
trousse une comédie toute en demi-teintes qui alterne parenthèses
désopilantes (lorsque les personnages doivent garder leur
sérieux face à la «ringardise» de la mère d’Alex, ou alors
en profitent comme les jeunots de la chorale) et moments de
tendresse (quand Alex retrouve son père, quand les personnages
laissent percer leur détresse intérieure) de manière presque
réglementaire.
Le fait de cacher à une personne la vérité et d’utiliser maint
subterfuges pour arriver à ses fins est une idée qui peut
sembler classique, tout comme la combinaison humour-émotion
qui n’a rien de révolutionnaire, mais tous ses ingrédients
possèdent ici un tel style qu’ils en deviennent on ne peut
mieux exploités. Par exemple, l’idée des faux journaux télévisés
afin que la mère puisse regarder la télévision (et ne se doute
de rien) est redoutablement efficace puisqu’elle provoque
une euphorie irrésistible qui poursuit tout le long du film.
A travers ces moments truqués, le fils parle incidemment de
ce qu’il aime et qu’il n’a peut-être jamais osé avouer à sa
mère dont son rêve ultime: être astronaute. A un moment donné,
cette dernière s’en rend compte mais ne dit rien. C’est normal:
c’est probablement la plus belle preuve d’amour qu’on ne lui
ait jamais faite.
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