SYNOPSIS :
A presque 30 ans, Willard n’a toujours pas surmonté la mort
tragique de son père. Il n’a pas réussi non plus à se libérer
de sa vieille mère, avec qui il habite leur sinistre maison.
Piégé dans une vie qui l’étouffe, Willard ne sort que pour aller
travailler au service de Frank Martin, qui l’écrase de reproches
et cherche à s’approprier la demeure familiale. Seule Cathryn,
sa collègue, manifeste un peu de compassion pour lui, mais Willard
ne sait pas comment réagir. Il y a si longtemps qu’il est étranger
à ce monde. Pourtant, depuis peu, Willard a des centaines d’amis.
Il leur parle, ils se comprennent, ils habitent même chez lui
: ce sont des rats. Ils envahissent sa cave chaque jour un peu
plus. Avec eux, Willard se sent moins seul, plus fort, ils vont
l’aider à reprendre sa vie en main… |
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L’HOMME QUI MURMURAIT
A L’OREILLE DES RONGEURS
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Si Willard ne constitue pas une réussite,
il n’en demeure pas moins une série B acceptable et assez
divertissante qui doit beaucoup à l’abattage de ses interprètes
et à la présence monstrueuse de rongeurs plus terrifiants
les uns que les autres. En soi, c’est déjà pas mal mais ce
n’est peut-être pas assez pour ceux qui attendaient plus de
ce remake du film-culte éponyme de Daniel Mann qui
date de 1971 et qui, l’année suivante, avait engendré une
suite baptisée Ben (comme Big Ben, le «gros» rat).
La bande-annonce promettait un résultat bien plus ridicule
et plus ouvertement rigolo, comme lorsqu’on voyait ce chat
roux se balader dans la maison infestée de rats sur fond de
Smashing Pumpkins. A l’écran, il n’y a pas de rock mais une
musique mièvre, pas d’humour mais un certain malaise tant
cette séquence paraît gratuite et déplacée. C’est d’ailleurs
à partir de cette scène assez dérangeante que le film devient
plus sombre et cruel, plus efficace aussi. Et pour peu qu’on
ait une phobie des rats, animaux moyennement sympathiques
à la base, c’est un cauchemar.
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Les nombreux clins d’oeil hitchcockiens
apportent un capital sympathie à l’ensemble. Outre les relations
mère-fils et l’ambiance à la Psychose, on notera également
cet amusant clin d’oeil aux Oiseaux avec la reprise
- particulière - du célèbre plan où Tippi Hedren s’assoit
pour fumer et ne voit pas que des oiseaux ont envahi une cage
à poules juste derrière elle. Particulièrement à l’aise avec
son personnage, Crispin Glover est adéquat en Willard, sorte
de joueur de flûte de Hamelin à la fois hystérique, malheureux
et pathétique. Le rôle anecdotique confié à la pourtant fabuleuse
Laura Elena Harring, remarquée dans Mulholland Drive,
est tout aussi touchant dans sa discrétion mais aurait peut-être
gagné à être plus approfondi. Quant à la mère, mélange inédit
entre un Michael Jackson charcuté et le Gary Oldman vieux
de Dracula, elle assure à elle seule le spectacle.
Pour ce qu’on en attendait, le résultat est éminemment sympathique
mais sans conséquences. Par ses maladresses, ce film binaire
et imparfait finit même par devenir attachant.
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Titre :
Willard
Réalisateur :
Glen Morgan
Scénariste :
Glen Morgan d'après Gilbert Ralston
Acteurs : Crispin Glover
, Jackie Burroughs , Laura Elena Harring , Kim
McKamy
Photo : Robert McLachlan
Musique : Shirley
Walker
Distribution : Metropolitan
Filmexport
Sortie le : 17 septembre
2003
Année : 2003
Pays : Etats-Unis
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