SYNOPSIS :
Dans un petit village hongrois plongé dans la torpeur de l'été,
tout semble tranquille. Chacun vaque à ses occupations : du
miel à récolter, du blé à moissonner, des cochons à nourrir...
Pourtant, derrière ce calme apparent, se cache une mystérieuse
série de meurtres dont sont victimes, un à un, les hommes de
la bourgade... |
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LE TUEUR DE SCREAM SE
CACHE-T-IL DANS UN PETIT VILLAGE HONGROIS?
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Dans la nouvelle «Douce
Nuit», extraite de son recueil «Le K», Dino Buzzati
mettait en parallèle le monde des hommes et des insectes.
A travers cette subtile analogie, l’écrivain soulignait les
parallèles troublants entre deux mondes a priori distincts
et, en insistant sur la cruauté des bestioles, montrait l’absurdité
de notre monde. Avec Hic (de crimes en crimes),
son premier long-métrage, György Pálfi a la même ambition
et emprunte d’ailleurs une structure similaire, en inversant
les rôles et en plaçant l’horreur du côté des humains. Car,
ici, ce sont eux les bouchers et les monstres de cruauté.
Empruntant à la fois au cinéma de Otar Iosseliani (une fiction
plurielle où les petits riens font les grands touts) et de
Roy Andersson (l’absurdité qui fait danser les frustrations
du quotidien pâlot), Palfi tisse une fresque subtile qui capte
sous les sages apparences la perversité de l’être humain,
sans avoir recours au sensationnalisme, ni même à la parole.
Et pour cause : le film est muet. Il est cependant rythmé
par un bruit récurrent : le hoquet d’un vieux monsieur assis
sur son banc, dont le faciès débonnaire est témoin des atroces
secrets de cette ville trop tranquille pour être honnête.
Hic (de crimes en crimes) est une plongée mystérieuse
qui nécessite un minimum de concentration pour qui veut se
fondre dans l’ambiance ouatée et inquiétante de ce village
où les meurtres se multiplient dans une totale discrétion.
Mais le voyage est semé d’embûches parfois inattendues. Par
exemple, dans une scène aquatique, un cadavre est caché à
l’arrière-plan alors que la caméra se focalise sur les poissons.
L’effet est encore plus surprenant grâce à un rythme volontairement
lent auquel on s’habitue très vite et qui vient renforcer
les rebondissements et les images perturbantes. Si le climat
semble rassurant, il n’en est rien en profondeur.
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La durée (une heure un quart)
est suffisante pour créer une osmose idéale avec le spectateur
qui se laisse prendre au jeu, comme hypnotisé. Cette restriction
temporelle permet paradoxalement au film de se focaliser sur
l’essentiel, afin de ne pas pâtir d’un excès de densité et
de ne pas s’encombrer d’explications hasardeuses. Le résultat
est mené de main de maître et sobrement spectaculaire. Présenté
comme un Microcosmos mâtiné d’un Lost Highway,
Hic (de crimes en crimes) est surtout une curiosité
qui ne ressemble à rien de déjà-vu et qui châtie la complaisance
en cultivant un humour noir qui fait rire jaune. Vraiment
une excellente surprise.
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Titre :
Hic - de crimes en crimes / Hukkle
Réalisateur :
György Pálfi
Scénariste :
György Pálfi, Zsófia Ruttkay
Acteurs : Ferenc Bandi,
Józsefné Rácz, Agi Margitai
Production : Mokép
Co., Hongrie
Distribution : Memento
Films, France
Compositeur : Samu
Gryllus, Balázs Barna
Directeur de la photographie
: Gergely Pohárnok
Chef monteur : Gábor
Marinkás
Sortie le : 01 Octobre
2003
Durée : 1h 15mn
Année : 2002
Pays : Hongrie
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