SYNOPSIS : Lucas, jeune scientifique,
est obsédé par le mouvement : celui des chevaux qu’il étudie,
et celui de la danse qu’il pratique en amateur. Sa vie sentimentale
et professionnelle atteint une impasse lorsque son frère Luigi,
éleveur de chevaux, meurt, tué accidentellement par un étalon,
Mister V. Fasciné par Mister V., Lucas sait que l’animal a fait
l’objet d’une arnaque aux assurances et qu’il doit être abattu.
Tiraillé entre la mémoire de Luigi qui voyait en Mister V.,
un futur champion, son attirance pour sa belle-sœur, la tendresse
pour sa nièce, les tensions avec le jeune apprenti et les pressions
de l’ex-associé de son frère, Lucas décide de reprendre l’élevage
en main. Il va puiser force et puissance auprès de l’étalon
meurtrier dont la sauvagerie le fascine. A son contact violent
et charnel et en usant de ses relations dans la recherche équine,
Lucas va trouver l’énergie de sauver l’animal et de libérer
ses propres désirs sous d’autres horizons. |
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NE POSE PAS TA MAIN SUR LE CHEVAL, TU
RISQUES DE TE FAIRE PINCER TRES FORT…
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Il y a quatre ans, Emilie Deleuze
avait déjà su nous séduire avec Peau Neuve, une chronique
intrigante, rurale et virile dans laquelle un homme apparemment
normal court-circuite tous les plombs de sa vie trop rangée
pour se réfugier en Corrèze, se lier d’amitié avec un jeune
homme énigmatique et reprendre goût à la vie. Mister
V vient confirmer le talent singulier de la réalisatrice,
en même temps qu’il accentue sa prédilection pour le territoire
des non-dits et des ambiances ouatées, bizarres où une tension
latente risque à chaque instant d’éclater dans la placide
banalité. Le genre de situations qu’on aime.
Son second long-métrage, placé dans un contexte particulier
(le monde du cheval) dont elle maîtrise parfaitement les
mœurs, autopsie les relations tordues et complexes qu’entretiennent
un homme et un cheval, responsable de la mort de son frère.
Comme dans Peau Neuve, le personnage principal cherche
à trouver un sens à sa vie et à se libérer des contingences
du monde tel qu’il est. Ici, on assiste au surpassement
de soi du personnage de Mathieu Demy, impeccable d’ambiguïté,
qui se traîne depuis des lustres une réputation de loser
qui a raté sa vie professionnelle, qui a toujours pâti de
la concurrence de son frère, et qui n’a pas nécessairement
une grande fascination pour les chevaux. Jusqu’à ce que
Mister V., cheval fougueux, entre en scène et vienne bousculer
le quotidien morne d’un personnage englué dans la médiocrité.
Petit à petit, Lucas va s’identifier à la créature, à tel
point qu’il va finir par vivre comme elle, dans un box.
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