SYNOPSIS : A
l’orée d’une sombre forêt septentrionale vit une famille de
bûcherons sans le sous dans laquelle le pain vient à manquer.
Jacob et Marie alias Hansel et Gretel, abandonnés par leur père,
avec pour seule aide une adresse en Espagne, trouvent refuge
chez une ogresse nymphomane. C’est le début d’une série d’aventures
abracadabrantesques qui vont mener Jacob et Marie de leurs contrées
glacées natives au soleil cruel espagnol. |
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POINT DE VUE
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D’entrée
de jeu, Grimm par son titre et son ouverture tient
du conte, mais c’est un film « touche-à-tous-les-genres ».
Des contes de Grimm, il a la poésie étrange, empreinte d’un
mélange de réalisme, d’humour et de cruauté. Et, le frère
et la sœur, sans famille, partent vers le Sud, à dos de scooter
volé, sur une musique rock échevelée, à la conquête de leur
parenté espagnole.
Par ses traversées des grands
espaces nordiques et méditerranéens, Grimm tient aussi du
road movie. Un genre cinématographique qui permet à Alex Van
Warmerdam de travailler sur le contraste visuel et linguistique
des deux contrées nordiques et ibériques. La deuxième partie,
espagnole, est particulièrement réussie puisque tout en gardant
son ton absurde et décalé, elle singe à merveille l’esprit
baroque et décadent de certains films espagnols actuels :
comme par hasard, dans un film qui se passe en Espagne, nous
allons nous retrouver face à un trafic d’organes humains…
Au sortir de la projection, il ne faudra pas s’étonner que
certains critiques espagnols aient sifflé ce film impertinent,
tandis que d’autres applaudiront sans discontinuer.
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Grimm,
c’est aussi ce rythme fou, échevelé que la bande originale
surprenante vient orchestrer. Une scène dans la première partie
rappelle un peu le comique déjanté et absurde vu dans Mon
Idole de Guillaume Canet, et dont l’humour grinçant reste
très proche : prisonnier de l’ogresse, le Hansel de Van
Warmerdam, ingénieux, retrouve la liberté en un tournemain
: il fabrique un bélier qui assomme l’époux dont le fusil
tue la matrone et au passage une vache pie tandis que le bélier
continuant sa lancée perfore le mur.
Dans la foulée, Van Warmerdam
va faire de gros pieds de nez au genre du western. Car, Jacob,
un rein en moins après l’épisode de l’hidalgo trop propre
sur lui, secourt une seconde fois sa sœur des mains des truands.
Ils élisent domicile dans un décor de western abandonné. Bien
sûr, le méchant va rôder, le vent de sable des westerns spaghettis
va se réveiller, les rues seront désertes et le rythme de
Grimm continuera de faire des embardées, tout en cultivant
son sens de l’absurde et du décalé.
Mais, ses incursions loufoques
et sa trame qui repose sur un non-sens - la quête d’un chez
soi, déçue a priori pour des sans familles - en font avant
tout un film absurde, excellemment mené.
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Titre : Grimm
Réalisation : Alex
Van Warmerdam
Scénario : Alex Van
Warmerdam
Photographie : Tom
Erisman
Son : Peter Flamman
Montage: Stefan Kamp
Costume : Sabine Daigeler, Leonie Polak
Production : Marc
Van Warmerdam
Interprétation :
Halina Reijn, Jacob Derwig, Carmelo Gomez, Elvira
Minguez, Ulises Dumont
Pays : Pays-Bas
Durée : 1h45
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