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affiche du film "Grimm" (c) D.R. FESTIVAL DE SAN SEBASTIAN
COMPETITION OFFICIELLE


GRIMM
d'Alex Van Warmerdam
Par Laetitia HEURTEAU


SYNOPSIS : A l’orée d’une sombre forêt septentrionale vit une famille de bûcherons sans le sous dans laquelle le pain vient à manquer. Jacob et Marie alias Hansel et Gretel, abandonnés par leur père, avec pour seule aide une adresse en Espagne, trouvent refuge chez une ogresse  nymphomane. C’est le début d’une série d’aventures abracadabrantesques qui vont mener Jacob et Marie de leurs contrées glacées natives au soleil cruel espagnol.

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POINT DE VUE

  Grimm (c) D.R.

D’entrée de jeu, Grimm par son titre et son ouverture tient du conte, mais c’est un film « touche-à-tous-les-genres ». Des contes de Grimm, il a la poésie étrange, empreinte d’un mélange de réalisme, d’humour et de cruauté. Et, le frère et la sœur, sans famille, partent vers le Sud, à dos de scooter volé, sur une musique rock échevelée, à la conquête de leur parenté espagnole.

Par ses traversées des grands espaces nordiques et méditerranéens, Grimm tient aussi du road movie. Un genre cinématographique qui permet à Alex Van Warmerdam de travailler sur le contraste visuel et linguistique des deux contrées nordiques et ibériques. La deuxième partie, espagnole, est particulièrement réussie puisque tout en gardant son ton absurde et décalé, elle singe à merveille l’esprit baroque et décadent de certains films espagnols actuels : comme par hasard, dans un film qui se passe en Espagne, nous allons nous retrouver face à un trafic d’organes humains… Au sortir de la projection, il ne faudra pas s’étonner que certains critiques espagnols aient sifflé ce film impertinent, tandis que d’autres applaudiront sans discontinuer.

Grimm (c) D.R.

Grimm, c’est aussi ce rythme fou, échevelé que la bande originale surprenante vient orchestrer. Une scène dans la première partie rappelle un peu le comique déjanté et absurde vu dans Mon Idole de Guillaume Canet, et dont l’humour grinçant reste très proche : prisonnier de l’ogresse, le Hansel de Van Warmerdam, ingénieux, retrouve la liberté en un tournemain : il fabrique un bélier qui assomme l’époux dont le fusil tue la matrone et au passage une vache pie tandis que le bélier continuant sa lancée perfore le mur.

Dans la foulée, Van Warmerdam va faire de gros pieds de nez au genre du western. Car, Jacob, un rein en moins après l’épisode de l’hidalgo trop propre sur lui, secourt une seconde fois sa sœur des mains des truands. Ils élisent domicile dans un décor de western abandonné. Bien sûr, le méchant va rôder, le vent de sable des westerns spaghettis va se réveiller, les rues seront désertes et le rythme de Grimm continuera de faire des embardées, tout en cultivant son sens de l’absurde et du décalé.

Mais, ses incursions loufoques et sa trame qui repose sur un non-sens - la quête d’un chez soi, déçue a priori pour des sans familles - en font avant tout un film absurde, excellemment mené.



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Titre : Grimm
Réalisation : Alex Van Warmerdam
Scénario : Alex Van Warmerdam
Photographie : Tom Erisman
Son : Peter Flamman
Montage: Stefan Kamp
Costume :
Sabine Daigeler, Leonie Polak
Production : Marc Van Warmerdam
Interprétation : Halina Reijn, Jacob Derwig, Carmelo Gomez, Elvira Minguez, Ulises Dumont
Pays : Pays-Bas
Durée : 1h45