POINT DE VUE
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C’est sur l’air parodié de Love
is all around, devenu célèbre dans Quatre Mariages
et un Enterrement (où Richard Curtis officiait déjà en
tant que scénariste) que la comédie chorale et surtout romantique
Love actually est lancée. Un début chaleureux, clin
d’œil, on l’aura compris, aux films précédemment écrits par
Richard Curtis (Quatre Mariages et un Enterrement,
Coup de foudre à Notting Hill et Le Journal de Bridget
Jones) qui va très vite réussir à effacer notre a priori
sur le sujet même de l’entreprise à savoir la démonstration
par a + b que l’amour triomphe de tout, le tout enveloppé
d’une musique trop sirupeuse comme pouvait le laisser croire
la bande-annonce du film.
Le film de Richard Curtis est tout autre. A croire que le
fait de prendre la décision de filmer lui-même ce qu’il a
écrit, renforce le propos original du film et permet d’explorer
plus en profondeur le thème de l’amour dans notre société
qui n’était évoqué jusqu’à présent dans les comédies romantiques
classiques qu’à travers l’histoire de la formation d’un seul
couple à l’écran. Or ici, à travers sa forme chorale, Richard
Curtis va s’intéresser à toutes les formes que l’amour peut
susciter, bref à l’exploration de la psychologie humaine,
sous la lorgnette du sentiment amoureux qui révèle les personnages
nombreux du film (ici on peut comptabiliser plus d’une vingtaine
de personnages principaux !).
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Un sujet humaniste donc mais jamais
ennuyeusement mis en scène. Car l’émotion reste le maître
mot de ce film qui va doser subtilement rires et larmes
et parfois même les deux dans la même séquence, ce qui peut
paraître en soi un apostolat.
Les dialogues finement ciselés vont aller dans ce sens,
comme par exemple dans la scène où le personnage de Natalie
(Martine Mc Cutcheon) dont Le Premier Ministre (alias Hugh
Grant) va tomber amoureux, avoue sa solitude, thème inhérent
au genre de la comédie romantique :
« Le Premier Ministre : Vous vivez avec votre
petit ami, votre mari, et trois enfants illégitimes mais
adorables ?
Natalie : Non, en fait j’ai rompu avec mon ami et je
suis revenue chez mes parents pour quelques temps
Le Premier Ministre : Oh, je suis désolé. (…)
Natalie : Il dit que personne n’aime une fille qui
a les cuisses comme des troncs. Il n’était pas vraiment
sympa, en fait.
Le Premier Ministre : Mon Dieu ! Vous savez,
en tant que Premier Ministre, j’ai le pouvoir de le faire
abattre.
Natalie : Merci, Monsieur. Je vais y réfléchir. »